La terre de Juana

Avec Juana, qui aura bientôt dix ans, nous partons en pays Maya. Nous sommes en 1994 au Guatemala, alors que le gouvernement a décidé de rendre aux Indiens mayas Quichés leur terre d’origine, d’où ils avaient été chassés en 1982. A cette époque sombre, de nombreux Indiens avaient été massacrés, leurs villages incendiés et un million d’Indiens avaient été déplacés et contraints, pour survivre, de travailler dans les grandes plantations de café.
Juana et quatre-vingt familles retournent donc chez eux et la fillette se réjouit, malgré le voyage pénible qui l’attend, de revoir sa grand-mère, Xochilt.
Même si la vie ne sera pas facile, les Quichés sont heureux de revoir leur village et la liberté retrouvée. Juana nous raconte les retrouvailles, l’installation, et la grande fête organisée pour le retour, au cours de laquelle les anciens « prient le soleil et demandent pardon à la terre de la blesser en cultivant le maïs. » Puis vient le temps du travail. Il faut marcher pendant trois kilomètres pour trouver l’eau nécessaire à la vie. Il faut défricher pour agrandir les champs. Il faut semer le maïs et surveiller les cultures. Mais, quand les premiers épis de maïs apparaissent, la joie est dans le cœur de toute la communauté …
Voici un très joli texte, grâce auquel les lecteurs peuvent appréhender le mode de vie des descendants des Mayas, leurs coutumes et leurs croyances. Ce sont des gens pauvres et dignes, qui mènent toujours une vie rude. Mais malgré les persécutions et les menaces qui pèsent toujours sur eux, ils continuent de garder vivaces leurs traditions et se transmettent, en secret, toutes les anciennes croyances. Ils vivent du maïs et pour le maïs et entretiennent avec la nature une relation faite de respect, car ils n’oublient jamais que la terre est source de vie.
C’est un message que de nombreux humains, sur notre planète malade, devrait toujours garder en tête …