Les âmes croisées

Nawel Hélianthas est promise à un brillant avenir, future Robe Mage et peut-être reine des Douze Cités si elle épouse son ami d’enfance. Suite à un drame dont elle est l’entière responsable, elle remet la vie qu’on lui a tracée en cause. Elle décide de devenir un Armure, guerrier invincible et solitaire.
Petite sœur d’Ellana, Nawel partage son temps entre entraînements intensifs en vue de combats extrêmes, discussions avec un maître aussi bougon qu’attentif et séances d’écriture à valeur de psychanalyse. Dans ce roman, elle vit deux événements importants : son apprentissage du métier d’Armure et partant de l’humilité, une première aventure qui lui fait découvrir la tolérance. Au final, elle prend conscience de la notion suprême de liberté. D’un abord externe, la narration fluide, quasi-poétique par instants, distille – à doses heureusement homéopathiques – des leçons de sagesse : « Vivre c’est se mettre en danger, réalisa-t-elle. De la même façon qu’apprendre à marcher c’est d’abord accepter l’idée de tomber. » (p. 243). Cette écriture douce n’oublie pas l’action et l’humour jouant notamment sur les caractères des personnages. A la fois forte et fragile, décidée et hésitante, Nawel rejoint sans hésiter le panthéon des héroïnes de Pierre Bottero, et on l’abandonne ici à regret. Conçu comme un tome indépendant, les Ames croisées devait servir de passerelle entre les différents mondes de l’auteur, avant une suite que nous ne pouvons désormais qu’imaginer…