La petite Caillotte

Line, tout juste adolescente, se retrouve dans une situation de responsabilités très supérieures à celle attendues d’une enfant de son âge. Line, la petite Caillotte, a perdu sa mère, Mamou, peu de temps après la naissance de son petit frère Titouan. Mère de substitution par la force des choses, elle doit aussi faire vivre la maison où son père et son frère aîné ne se remettent pas de la mort de Mamou. Cette situation initiale de détresse et d’isolement est accentuée par le lieu de l’action, un petit village pyrénéen qui vivote avec sa carrière de pierre,ses rares commerces, sa communauté villageoise où s’activent les chasseurs, en particulier Laruya et le père Léon qui se vantent d’avoir tué Michka, l’ourse récemment implantée dans les montagnes. Ce roman est construit sur l’entrelacement de ces deux thèmes : la famille et la fratrie face au deuil ; les rapports de l’homme et de la nature figurés par l’ours. L’auteure distribue habilement les rôles : Line dans cette adversité peut s’appuyer sur son oncle, sa grand-mère, Simon et Fanny, ses amis pour contrer les deux problèmes qui constituent le roman : Titouan pourra-t-il rester au sein de la famille ou est-il plus raisonnable de le placer en famille d’accueil au regard des critères sociaux ? Ivan, le petit de Michka survivra-t-il ? Le roman est construit avec rigueur et on suit l’héroïne très positive, « têtedentêtésitêtue » disait sa mère, dans ses multiples combats avec une émotion forte qu’éprouveront sans doute les jeunes lecteurs, même si la vraisemblance est un peu forcée pour une issue heureuse