la jeune fille à la plume

Londres, 1681. Meg vit chez son père, libraire. La jeune fille préfère lire un bon roman voire prendre elle-même la plume que de s'occuper de cuisine ou de mariage. Edward ne l'a pas forcément compris et lui demande sa main. Elle l'éconduit, il part à l'étranger. Lorsqu'il est capturé et réduit en esclavage, Meg va s'en vouloir et tout mettre en œuvre pour réunir la rançon demandée.
La Meg de Katherine Sturtevant ressemble assez furieusement aux héroïnes de Karen Cushman : caractère volontaire et indépendant, grand sens de la débrouillardise, et surtout envies d'avenir complètement atypiques pour le temps considéré. Parce qu'elle est femme, Meg est obligée de se cacher pour écrire et ne pourra pas publier sous son nom. Parce qu'elle est femme aussi, elle doit lutter pour affirmer ses choix en matière de mariage et de maternité – sa meilleure amie Anne fait alors figure de contre-point. Dans une écriture vivante et bien rythmée, le lecteur s'attache à cette narratrice crédible, certes hors normes mais aussi fille soigneuse de ses vêtements et soucieuse des convenances. Outre le quotidien londonien d'une famille plutôt aisée, on découvrira, par le biais d'une histoire dans l'histoire écrite donc par Meg, rien de moins que la piraterie de l'époque et l'esclavage blanc en Afrique du Nord : un zeste de volonté pédagogique ? Un roman très plaisant, quoiqu'un peu sage et attendu.