Popville

Au début une église. Puis sortent des maisons, des routes, des immeubles page après page comme tout cela sortirait de terre. La technique du Pop-up prend ici tout son intérêt et permet au lecteur de vivre l'évolution de cette société pas à pas. Le graphisme très sobre, tout en ton pastel permet de mettre en avant la création en 3D et les volumes.
Aucune des pages de Popville n'est inattendue mais elle n'en est pas moins inintéressante, chacune apporte sa pierre a l'édifice. L'absence de texte laisse l'imaginaire des petits et des grands construire son histoire, s'approprier cette ville de papier et en faire ce que chacun en veut. C'est à la fin que le texte vient nous expliquer la genèse de cette ville. Malgré sa densité, ce dernier n'en reste pas moins poétique et fort de sens, rempli d'une intensité et d'une envie d'exister « Communauté de castors, pionniers d'une terre promise sur laquelle édifier – manches retroussées, bleus de travail et casque d'ouvriers- , leur vie est désormais un immense chantier à ciel ouvert ». En arrivant au terme du texte on peut y voir autant une envie de défendre la passion de l'homme pour créer et pour faire sortir sa création de terre qu'une superbe définition de la folie de l'homme pour construire encore et toujours plus. Mais on y voit aussi une comparaison à la création de ces ouvrages en pop-up qui deviennent de plus en plus commun de nos jours et qui sont un projet semblable à celui décrit dans ce livre: Construire.
Alors même si le texte est très (parfois trop) dense, qu'il n'apparait pas à chaque page pour nous guider et nous faire suivre une histoire Popville n'en reste pas moins une livre ludique, attirant, racontant une histoire de tout les jours. Nous laissant tout simplement construire notre histoire pour ensuite accepter et comprendre celle de Joy SARMAN, Anouck BOISROBERT et Louis RIGAUD.