Vérité, vérité chérie

Camille est une petite louve plus que parfaite, excellente élève. Mais un devoir sonné par son professeur la déstabilise : elle doit réaliser le portrait de son grand-père, qu’elle ne connaît pas du tout et dont personne ne veut lui parler. Volontaire, Camille va mener l’enquête.
Comme dans beaucoup de petits récits animaliers, les personnages, ici des loups, sont totalement anthropomorphisés : que ce soit dans leur physique (voir les dessins si réussis, si mignons d’Audrey Poussier), dans leur comportement (ils vont à l’école, font des réunions…), et dans leurs sentiments, puisque la notion de filiation est très bien comprise. De même, le message véhiculé est profondément « humain » : mieux vaut dire la vérité, car il est toujours possible de pardonner et d’obtenir une seconde chance. Ce pourrait être classique, mais Valérie Zenatti a eu la bonne idée de parsemer son propos – la découverte d’un secret de famille - d’une revisitation de contes traditionnels avec des loups : Le Petit Chaperon rouge, Les Trois petits cochons. C’est quand même amusant d’apprendre que le petit chaperon a grandi et fait de la moto… L’humour ne masque toutefois pas la grande tendresse (et la bouille de Camille ne manquera pas de nous émouvoir) de ce roman sublimement fondant à la forme originale.