Peindre le vent

A la mort de sa grand-mère, la jeune Maya, orpheline prisonnière des craintes de la vieille dame, rejoint la famille de sa mère dans un ranch perdu au milieu des montagnes. La petite fille, d'abord méfiante, va adopter rapidement un nouveau rythme de vie proche de la nature, et surtout des chevaux. Une jument, Artemisia, va constituer pour elle le lien avec sa mère disparue…
Encore un roman avec des chevaux… C'est pour les filles ! Peut-être, mais Pam Munoz Ryan prend le temps d'insérer le thème dans une histoire de famille sensible, de développer la relation avec les équidés sans insistance tout au long des pages, d'occuper son récit crédible de seulement quelques rebondissements dramatiques. Tant et si bien que la lecture séduit infailliblement, qu'on aime ou pas les chevaux. Et puis, ces derniers ne sont pas magnifiés ni décrits sous toutes les coutures, juste mis à égalité avec les personnages humains, d'ailleurs tous très soignés. L'aspect "thérapeutique" du cheval est suggéré subtilement, et on se prend, évidemment, à penser dans la thématique au best-seller L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux de Nicholas Evans. Ecriture et traduction impeccables, narrateur omniscient sans pathos, rythme prenant qui laisse aussi de la place à la psychologie : Peindre le vent se lit – se dévore ! - d'une traite.