Hubert au miroir

Hubert est un des personnages récurrents des pièces de théâtre de Dominique Richard ; jusqu’alors personnage secondaire, il est ici au centre de l’œuvre. Adolescent narcissique, il passe de longs moments dans la salle de bains à se regarder dans le miroir. Ses relations avec son père, immigré, sont difficiles et il se cherche une figure paternelle de substitution. Ce peut être son entraîneur de football (la passion d’Hubert), homme positif quoi qu’il arrive, son professeur qui vient le visiter en rêve et lui propose des énigmes à résoudre. Comme l’explique l’auteur dans sa postface, ces énigmes, très poétiques, sont d’ordre pictural, musical, théâtral et, par le fait de ne pas pouvoir être percées, vont permettre à Hubert d’expérimenter le vide, partant de se construire et de faire le deuil… de sa mère. Cette révélation qui éclaire bien des difficultés du jeune garçon intervient vers la fin, après la réconciliation avec le père. Utilisant très peu de personnages, comportant des monologues ou des dialogues courts, des séquences récurrentes, la construction d’Hubert au miroir est maîtrisée, logique. Les illustrations en noir et blanc tourmentées finissent pour le lecteur de refléter, tel un miroir, les affres de l’adolescence. Subtil.