Un Corsaire nommé Henriette (Les Colombes du Roi-Soleil, tome 7)

Henriette de Pusay est fille d’un armateur de Saint-Malo. Au grand désespoir de sa mère, elle préfère faire du cheval au bord de la mer que chercher un mari dans les salons. Elle est donc envoyée à la Maison Royale d’éducation de Mme de Maintenon, à Saint-Cyr. Si elle s’y fait des amies, elle s’y ennuie aussi beaucoup. Rappelée à Saint-Malo, elle retrouve son père ruiné et blessé. Une seule idée l’anime alors : redonner richesse et honneur aux Pusay. La voie des corsaires semble à sa portée, encore faut-il être un homme…
Les Colombes de Louis XIV s’échappent de Saint-Cyr, pour devenir des portraits de jeunes filles volontaires et indépendantes. Comme Eléonore, Henriette ne reste que très peu du temps de l’histoire au pensionnat. Pas forcément jolie, garçon manqué, la narratrice entame rapidement une carrière sur la mer, s’éloignant alors de l’esprit de départ de la série plutôt resserré autour de Versailles. Elle se range dans la longue lignée des filles pirates, déguisées en garçon, qui se font une place avec succès dans un monde masculin et rude. L’histoire enlevée se lit aisément, mélange attendu d’aventures, d’action et d’amour romantique (Henriette cherche également à rejoindre son cousin dont elle est éprise). Comme toujours, l’écriture est de qualité et le vocabulaire se veut proche de l’époque, relayé de notes explicatives de bas de page. Avec ce tome, Anne-Marie Desplat-Duc restitue un nouvel aspect très intéressant du règne du Roi Soleil (le phénomène des corsaires, les guerres maritimes avec l’Angleterre…) mais perd peut-être de vue un fil commun par rapport à Saint-Cyr et Mme de Maintenon.