Bienvenue à Easton (Campus, tome 1)

Reed, 15 ans, intègre la prestigieuse académie d’Easton. La jeune boursière fuit une mère dépressive et espère démarrer une nouvelle vie. Mais si Easton est effectivement d’un haut niveau, luxueux, elle a du mal à s’y intégrer. Elle ambitionne de loger au pavillon Billings, et d’être amie avec les filles belles et populaires qui l’habitent. Pour cela, elle est prête à tout…
Dans la littérature pour filles, le second degré est souvent bienvenu, mais Kate Brian n’a pas opté pour ce style d’écriture. Son ouvrage s’insère dans la plus pure tradition du roman sentimental, sur fond d’habituel campus américain bon chic bon genre. Les « secrets inavouables » sont convenus et ne redorent pas l’image de la jeunesse dorée : attention extrême portée au physique, problèmes d’alcool et de drogue, soirées débraillées dans les bois. La jeune narratrice vient évidemment de sa province profonde, innocente et pure. Du décalage avec les autres élèves naissent les arguments du roman. Une héroïne pure ? Là se situe la limite de l’auteur, qui fait de Reed un personnage certes touchant, pathétique, mais au fond amoral et faible. Elle s’humilie pour plaire aux filles Billings, triche, ne travaille pas, renie ses parents. Sa liaison avec le beau dealer est à sens unique, et elle perd sa virginité sans plus d’état d’âme. Loin de moi une tentation puritaine, mais Campus manque de cœur, de profondeur d’incarnation pour devenir véritablement intéressant. Pour les ados qui n’aiment vraiment pas lire et ont besoin de retrouver un ton people et facile.