Harvey et George aiment bien l'école, mais ne veulent pas s'y ennuyer. Plein d'idées farfelues, ils créent le Club de la Chance, qui propose de parier sur les tics et abus de langage des professeurs. Le succès est immédiat, et nos héros un peu dépassés… Tout dérape quand Jonny propose de parier de l'argent à la place de glaces ou de bonbons.
Sous la forme du journal intime de Harvey, nous suivons les aventures compliquées et amusantes de collégiens d'aujourd'hui. Sans problèmes particuliers, amoureux et moqueurs dans la moyenne, ces jeunes sont tout de même confrontés très tôt à des questions d'avenir (Jonny et sa carrière de footballeur), à des problèmes familiaux (l'épisode de George qui monte dans l'arbre pour protester contre les disputes parentales), à la société de consommation et ses dérives. Les paris vont devenir l'enjeu de plusieurs mois d'argent de poche, attisant les envies de certains perdants, entraînant le faux vol d'un lecteur de CD… C'est drôle, de lecture plus que facile, moral (voire un brin conservateur) finalement puisqu'on revient à des notions de jeux sans conséquences. Les rôles entre les personnages sont clairement distribués : professeurs ridicules, parents plutôt sévères et lointains, garçons sportifs qui font des bêtises, filles tempérantes, amoureuses. Un jeune lecteur de 10-12 ans ne peut que s'identifier à tout ce petit monde. L'histoire perdrait toutefois de son potentiel d'humour si elle n'était pas accompagnée par les illustrations très simples, au trait un peu tremblé, mais si expressives de Pete Johnson.

Sophie Pilaire