Faut pas tuer les goélands

Will habite Saint-Malo avec ses parents, dans un blockhaus sur la plage. Il aime sa région, qu’il sillonne avec son chien Nénès quand il ne surfe pas sur les vagues, en compagnie de son goéland Kar. Forcément, lorsqu’un vieux navire échoue en déversant du pétrole, il est très mécontent et veut en savoir plus. Son enquête l’emmène dans les eaux sombres et dangereuses des mafias…
Jocelyne Sauvard a ce don tout particulier de rendre ses personnages vivants, crédibles et attachants, tout en laissant suffisamment de marge à l’imagination du lecteur pour qu’il se les approprie. L’histoire en elle-même, porteuse d’un message écologiste et citoyen, s’embourbe peut-être un peu dans une traque plutôt invraisemblable, mais est cent fois rachetée par la verve des héros. Un narrateur externe épouse le point de vue de Will, transcrivant les pensées sautillantes du jeune garçon et les scénarios catastrophe qu’il invente. Les poursuites nocturnes de Will (rendues possibles par des parents bohèmes très amusants) sont entrecoupées de coups de téléphone à Florine, la petite amie partie en Belgique, adepte des recherches sur Internet, et de rendez-vous avec Loïc, le bon copain fort en tout. Et c’est surtout par eux, pour eux, que le lecteur assimilera l’air de rien le propos environnementaliste. Ce petit roman accessible est certainement aussi efficace que le plus sérieux des documentaires.