Faudrait que je sauve doudou, mais…

La perte du doudou. Qui n’a pas connu cela ? Abandonné sur un banc public, oublié en classe, tombé au supermarché, perdu dans la rue… Une épreuve pour les petits bouts pour qui la présence du doudou à leurs côtés est rassurante. Ce petit confident et ami partage tout de leur journée. Et son rôle le plus important, il le tient le soir lorsque, lové près du cœur, il aide les enfants à s’endormir, les protégeant contre la nuit et les vilains cauchemars.
Alors, autant dire que lorsque la petite héroïne de Aurore Jesset découvre au moment de se coucher qu’elle a oublié son doudou chez le médecin, la voilà toute retournée. Sans Doudou, elle se sent seule et abandonnée. La voilà qui commence à échafauder un plan pour retrouver Doudou et le sauver des terribles dangers qui le menacent : finir dans la benne à ordures, être trouvé par un vilain garçon qui le maltraitera… Mais qui des deux à le plus besoin d’aide ? Comment cette petite fille démunie par la perte de son doudou pourrait-elle affronter la ville, seule et en pleine nuit ? Des monstres imaginaires surgissent alors de toutes parts, et sans son doudou pour la rassurer, elle se retrouve vite envahie par la peur.
Un album au rythme entraînant, qui se joue de l’imagination enfantine, pour traduire les sentiments d’angoisse et de peur qui s’emparent des enfants lors de la perte du doudou, objet de tant d’amour. Un travail intéressant mené par Aurore Jesset, psychologue et psychanalyste, qui, lorsqu’elle ne les écrit pas, fait souvent appel aux albums pour enfants pour désamorcer certaines situations. La mise en images de Barbara Korthues rend à merveille le traumatisme vécu par les enfants dans une telle épreuve et l’avalanche de sentiments contradictoires qui s’abat alors sur eux.