[Mu] le feu sacré de la Terre (La trilogie du gardien tome 1)

Jack Danielson est un jeune américain lambda : 18 ans, passionné de foot, de filles et de voitures… Un jour qu’il fête une victoire sportive, un homme le « flashe ». Jack en parle le soir à ses parents : aussitôt sa mère l’embrasse avec émotion et son père l’emmène. Il lui avoue qu’ils ne sont pas ses vrais parents, que des gens dangereux le cherchent parce qu’il est l’étincelle d’espoir. Jack se voit contraint d’abandonner son père à leurs poursuivants et de prendre un bateau direction New-York. Là-bas, il rencontre une belle jeune fille qui s’avère être une Gorm et délivre un gros chien télépathe. Dans leur fuite, ils sautent d’un train en marche et tombent sur une bande de bickers. Après une bagarre en règle, Jack repart sur une vieille moto, le chien dans le side-car. Puis il sera battu comme plâtre par un ninja qui est en fait une belle jeune femme qui est de son côté mais devait lui apprendre à se défendre. Jack découvre qu’il vient du futur, son père l’a envoyé dans le passé afin qu’il sauve la planète de sa destruction. Pour cela, il doit trouver Mu.

En 440 pages, l’action ne manque pas ! Jack arrive à New-York en bateau, à Washington en moto, saut d’un train en marche, intègre l’équipe d’un chalutier, manque de se faire par deux fois dévorer par des requins, tuer par un ninja… La narration ne fait pas dans la sobriété. Le rythme est très rapide, si bien qu’aucune action n’est vraiment développée dans ses causes, conséquences, personnages etc. Les scènes se succèdent et s’accumulent, comme dans un catalogue.

Les ficelles du roman d’aventure sont toutes réunies : héros qui s’ignore, monstres, pouvoirs, futur, danger, pirates, force surnaturelle, méchants puissants et sans scrupules, belles femmes… Cela donne une dimension très artificielle au roman.Ecrit à la première personne, le récit prend le point de vue de son héros. Cela permet au lecteur de faire plus ample connaissance avec lui, car au milieu des scènes d’actions, peu de place est accordée aux sentiments des personnages. L’écriture est légère, notamment parce qu’on y retrouve de nombreuses phrases nominales, et parce que le narrateur s’adresse régulièrement à son lecteur, créant ainsi un lien de complicité. L’humour tient également une grande place, surtout dans les dialogues télépathiques entre Jack et le chien Gisco. Si c’est un point fort du roman, cela contribue également à entretenir un certain fouillis et un côté fabriqué. En effet, qui aurait l’idée de plaisanter tout en mourrant à bord d’un radeau, ou en étant attaqué par des requins ?

Le message écologique sur l’avenir de la Terre est bien vu, le lecteur est sensibilisé à la destruction des fonds marins. Personne n’est accusé, le narrateur souligne le fait que les marins des chalutiers ne font que faire leur travail. L’ambivalence sur la culpabilité des hommes quant au destin de la planète est très bien évoquée.
Cependant, cela ne suffit pas à sauver un roman d’aventure médiocre et confus. Ce serait prendre les adolescents pour bien plus bêtes qu’ils ne sont que de vouloir ensevelir un message écologique sincère et important sous des tonnes d’artifices.