Lunes de Chine

L’impatience a perdu la jeune femme, qui avait l’éternité à portée de main. Ainsi, la belle Chang’E se retrouve séparée de son mari, après avoir bu l’élixir de Longue Vie. Là voilà sur la lune, dans le Palais de la Vaste Froidure. L’album s’ouvre sur cette légende, se poursuit avec celle du « Vieillard-sous-la-lune », puis aborde l’univers mélancolique et glacial du Palais de la Lune. Là où vivent les dames de la Cour, la très irritable Chang’E et son beau-père le Vieillard. Les rêves et l’humeur des personnages se devinent aux coiffures dessinées par Thomas Nys. Elles sont imposantes et sombres à l’image des paysages de ce lieu isolé de tout et sans saison. Le décor chinois est évoqué par des éléments très légèrement suggérés par un trait fin et noir. Ce sont des formes un peu fantomatiques qui évoluent sous les yeux du lecteur, dans un pays imaginaire d’Extrême-Orient. Des aquarelles aux teintes douces expriment bien l’ambiance singulière de ce Palais empreint d’une divine – mais très pesante - tranquillité.