L'Echange

Maxime est le petit ami de Maroussia. Si la popularité de sa belle amoureuse rejaillit sur lui, elle n’en est pas moins absolument odieuse, l’insultant et le griffant. Quand Maxime part en voyage linguistique en Allemagne, la jeune fille lui demande de lui rapporter un coussin du château de Louis II de Bavière. Mais le séjour sera suffisamment perturbant pour que Maxime ne s’exécute pas. Peu importe, une surprise l’attend au retour, en la personne d’une Maroussia toute douce…
Deux histoires –amoureuse et voyageuse - s’entrecroisent dans ce petit roman très amusant, pour un même thème : la différence et ses possibilités inattendues. Evidemment, le choc des cultures Allemagne-France est prétexte à de réjouissants épisodes, commentés avec le plus grand sérieux par un Maxime bien fatigué : relations familiales, heures et composition des repas, circulation routière... ne cessent de l’étonner voire de le faire cauchemarder. Le héros-narrateur est très attachant, à la fois enfantin (« Et si le séjour se transformait en calvaire ? Et si les parents de notre correspondant nous battaient ? Et si nous tombions chez des ivrognes ? », p. 26), et observateur mature des situations (« Ceux-qui-ont-tout-compris-à-la-vie n’ont pas mauvais fond, mais ils s’efforcent de ressembler à de vrais durs. », p. 83). Il se qualifie comme un « électron libre » (p. 84) parmi les groupes de sa classe, bénéficiant de l’aura de Maroussia tout en conservant sa liberté, souvent moqueuse. Son séjour allemand l’avait décidé à adopter une position stable en quittant Maroussia, mais la transformation finale - assez invraisemblable - de la jeune fille bouleverse la donne, l’entraînant encore dans de nouvelles relations imprévisibles. La leçon de cette tranche de vie collégienne portée par l’humour est claire : nous sommes tous uniques, en évolution, et nous devons nous accepter tels que pour vivre ensemble. Léger et sympathique.