Quatre Filles et un jean, le dernier été

Les quatre amies ont désormais près de vingt ans, et le « jean magique » ne leur sert plus seulement pour les vacances d’été : elles sont en effet séparées également durant l’année universitaire. Cet été-là, Lena continue le dessin et se sépare définitivement de Kostos. Tibby se rend compte qu’elle tient vraiment à Brian, Bridget manque d’avoir une aventure avec un homme marié, et Carmen reprend confiance en elle grâce au théâtre. Réunies en Grèce chez Lena à la recherche du jean, elles se rendent compte qu’elles n’ont plus besoin de cet artifice pour compter sur leur amitié.

Ce quatrième tome est le dernier, et on appréciera le courage d’Ann Brashares de clore sa série, pourtant extrêmement rentable. De facture égale aux autres, il fonctionne sur le même principe : un narrateur omniscient alterne les points de vue des quatre héroïnes, coupant leurs aventures aux moments adéquats de façon à créer un suspense. Des citations d’auteurs divers et variés (Epicure côtoie un ancien joueur de base-ball américain), mais frappées au coin du bon sens, émaillent le récit. Les jeunes filles (ou jeunes femmes, comme l’auteur nous prévient dès le prologue) ont désormais l’âge des premières expériences sexuelles, ce que trois d’entre elles ne manquent pas de faire cet été. Cette entrée dans la vie adulte n’empêche pas leurs caractères de midinettes torturées de s’exprimer, et les messages de fuser entre elles. Mélange de futile et de sérieux, Quatre filles… comporte tellement de petites remarques justes, dans tellement de domaines de la vie privée, que toutes les lectrices s’y retrouvent. Il est difficile – et c’est tant mieux – de s’identifier à l’une ou l’autre des filles, car elles ont des psychologies complexes, abouties. On admire l’amitié inébranlable – un peu idéalisée - qui lie ces personnages si différents les uns des autres. Habile mais sincère, relativement bien écrit, l’exercice mérite largement lecture, surtout qu’il est paru opportunément pour… l’été.