La prodigieuse aventure de Tillmann Ostergrimm

Riche héritier, Tillmann n’a pas envie de reprendre la fabrique de tonneaux de son père. Le jour où il découvre qu’il peut voler dans les airs, son destin bascule. Enlevé et contraint de se produire dans le cirque de l’affreux Draken, il s’échappe bientôt avec quelques amis : la toute petite Lucia, le géant Mangetout... Ils forment un temps une petite troupe itinérante, avant de poursuivre chacun leur chemin.

Auteur touche-à-tout, monsieur Mourlevat est souvent là où son lecteur ne l’attend pas. Il s’intéresse ici aux coulisses du cirque d’autrefois, monde magique et empreint de poésie. Monde impitoyable aussi, où les artistes n’ont souvent pas eu un passé facile, et où il s’agit d’être le plus original possible pour satisfaire un directeur omnipotent. Dans ce roman généreux et moral, leçon complète de tolérance, la solidarité triomphera heureusement de Draken. Et comme l’issue de l’histoire ne fait pas trop de doute, l’intérêt se trouve alors dans l’atmosphère, à la fois dure et tendre, fortement nostalgique, et qui fait irrésistiblement penser à Sans Famille d’Hector Malot. Jean-Claude Mourlevat interpelle le lecteur (« Et Tillmann, direz-vous ? », p. 133), donne des voix à ses personnages (les paroles de Draken sont en corps gras, celles de Lucia ont une taille minuscule…), enfin fait une fois de plus montre de son talent de conteur. Dans Ostergrimm, il y a Grimm… Qualité et fantaisie s’allient pour cette lecture solide dès 10-11 ans.