Ces matins-là

Tous les ans, à la date anniversaire de son fils, un papa, artiste-peintre, s'enferme plusieurs heures dans son atelier. Au petit matin du grand jour, toujours le même rituel : entrer dans la chambre de son fils, le soustraire au monde des rêves pour l'emmener dans son « antre». Et là, ce magicien des couleurs se révèle un poète-conteur pas comme les autres qui, à travers ses toiles plus vraies que nature, entraîne son fils dans l'exploration du monde, à la découverte des grands espaces, des peuples, des éléments, bref de la vie dans tous ses états où se côtoient la beauté de l'univers et la misère humaine. Père et fils pénètrent ainsi dans le tableau, le temps de partager un moment complice, une aventure ou une épreuve.

Rêve ou immersion totale dans la réalité, ces toiles « animées », véritables fenêtres sur le monde, participent pleinement à l'apprentissage de la vie pour ce petit garçon. Que symbolisent ces voyages dans le temps et l'espace sinon des rites initiatiques où la poésie des mots et celle des images se donnent rendez-vous pour révéler le monde à ce petit garçon, pour l'ouvrir aux autres, voisins d'ici ou d'ailleurs, pour le sensibiliser à la fragilité de la nature et au combat des hommes pour vivre et survivre.

Car il est du devoir des parents de transmettre et de donner en partage leurs connaissances, leurs expériences de la vie et les valeurs qui permettront à leurs enfants de se forger leur opinion et de construire leur propre vision du monde. Une idée qui prend corps dans cet album de Didier Jean et Zad via la figure du peintre, passeur d'images et de représentations du monde.

Ces matins-là, c'est aussi le plaisir de retrouver l'univers coloré, chaleureux et pétillant de ce couple d'auteur-illustrateur.