L’Escalier du Diable

Les enfants disparaissent à Redford, petite ville en apparence tranquille, et personne ne semble s’en soucier. Bryan a perdu son frère, et il soupçonne l’Homme Noir, qui happe ses victimes sur la treizième marche de l’Escalier du Diable…Une comptine violente accompagne cette supposée légende. Bryan rencontre enfin Smokey et Jake qui ont les mêmes craintes que lui. Ils mènent l’enquête, trouvent une justification à l’Homme Noir – treize enfants sont morts de maltraitance dans un orphelinat au début du siècle et ne parviennent pas à disparaître - et réussissent à le vaincre.

Un narrateur omniscient, une écriture serrée, factuelle, des chapitres courts pour une action dense, le cadre d’une ville de banlieue américaine typique et de l’horreur qui flirte avec la réalité : L’Escalier du Diable ne serait pas renié par Stephen King ! Le lecteur est littéralement captivé par cette histoire affreuse à l’efficacité redoutable. Tout se joue sur la fameuse peur du noir des enfants, même si nos protagonistes comprennent vite qu’elle les dépasse : leurs peurs deviennent réelles et peuvent leur faire du mal (un loup, un trou noir…), tout en n’existant que parce que sorties de leurs esprits ! Ils vont donc essayer de les contourner en contrôlant leurs esprits. Comme souvent dans ce genre de romans, les enfants incarnent ceux qui osent voir et veulent savoir, par opposition à des adultes sans imagination et hypocrites par facilité. La fin assez morbide (« La fissure était remplie d’ossements. Des squelettes d’enfants. » (p. 257) ne cache pas une morale toute classique : les morts doivent avoir fait l’objet d’un deuil pour laisser la place aux vivants. C’est très habile, très bien tourné, inédit en France, et tout cela nous fera excuser les coquilles déjà repérées chez cet éditeur…
Attention : à réserver aux lecteurs déjà grands (minimum fin de collège) et au cœur bien accroché !