L’Héritage d’Emilie, tome 4 : Le Rêveur

Première série en solo de Florence Magnin, dessinatrice entrée en bande dessinée en 1990 avec une histoire fantastique écrite par Rodolphe, très remarquée alors : L’Autre monde.

D’autres mondes, il est question aussi dans cette histoire qui s’ancre tout d’abord dans les années 1920 et bascule tantôt vers le fantastique et tantôt vers la science-fiction. Rappelons les épisodes précédents : Emilie est une jeune danseuse Parisienne qui hérite d’un château situé dans le Connemara en Irlande. Un certain oncle Hatcliff, qu’elle ne connaissait pas jusque là, le lui a légué. Lorsqu’elle arrive là-bas, pensant jouer les châtelaines, elle déchante rapidement et trouve un domaine peuplé d’étranges pensionnaires, et qui semble fonctionner hors du siècle. Elle comprend peu à peu que ce domaine fonctionne comme une bulle temporelle et qu’il contient des portes donnant sur d’autres mondes. Son oncle Hatcliff a franchi l’un de ses portails et se trouve donc dans un monde parallèle, où les villes ont des architectures somptueuses et grandioses, où les forêts abritent ces étranges rêveurs, êtres hybrides, aux allures végétales et animales en même temps. Dans ce monde-là, Hardcliff appartient à la guilde des passeurs, les seuls que tolèrent les rêveurs qui fabriquent les précieux cristaux menant à l’éternité et convoités par beaucoup. Tandis qu’au château, enseveli sous la neige et la glace, Emilie et ses amis cherchent aussi un passage pour apprivoiser le temps.

Florence Magnin sait envoûter ses lecteurs en les entraînant dans une histoire très mystérieuse qui bascule peu à peu là où on ne l’attendait pas. Elle sait enchanter aussi par la beauté de ses dessins et des couleurs, maniant avec autant d’élégance et de finesse l’art de la miniature, quand elle réalise de petites vignettes ciselées, où chaque détail d’un vêtement ou d’un élément d’architecture est également soigné, ou l’art de la fresque dans de grandes vignettes saisissantes. D’une page à l’autre, elle nous entraîne dans des paysages de campagne mystérieux aux accents nostalgiques à des scènes urbaines grandioses. Un régal !