Les nuits de Léo

Réédition - Léo vit avec sa mère Lila. Ce petit garçon souffre de ne pas avoir de papa ; il s’invente alors un compagnon, Marcello, qui lui raconte des histoires. Mais Marcello prend de plus en plus de place et va perturber aussi la vie de Lila…

Petite variation subtile sur le thème de l’absence du père, Les Nuits de Léo est accessible dès 7-8 ans. Les enfants trouveront en effet tout naturel que Léo se crée un personnage imaginaire pour l’accompagner, surtout au moment de s’endormir, où « les chauve-souris argentées et les dinosaures à plumes » (p. 12) sont bienvenus. Magicien tout-puissant de l’histoire du soir, Marcello n’a pas de mal à prendre littéralement corps : on reste dans un fantastique fascinant pour les plus jeunes. Cette image fantasmée du père peut alors venir rappeler à la mère – agacée, comme tous les adultes pressés - ses devoirs. Le devoir d’expliquer, simplement, à Léo qu’il est bien un enfant de l’amour et que sa présence est souhaitée, même sans papa. Ceci accompli, Marcello disparaît (dans une bouche d’égout !) : Léo n’a plus besoin de lui. Les répliques sont courtes, la mise en scène minimale, de façon à laisser toute la place au propos juste. De même, il n’est pas question ici de l’école, univers de l’enfant : l’auteur a préféré mettre l’accent sur le couple fusionnel mère-fils, nœud du problème. Sur un sujet grave, il pose heureusement des petites touches d’humour : Marcello découvre les croissants, ne sait pas faire le ménage, etc. « C’est dur de nos jours de trouver des enfants qui croient encore aux histoires », nous dit Marcello (p. 51) : nous, on croit à celle de Guillaume Le Touze.