Les Enfants du crépuscule, tome 1 : Peur sur la ville

Alice et son petit frère Polo arrivent à Crome pour la première fois. Ils sont à la recherche de leur grand frère Caleb et doivent aller consulter un médecin pour comprendre l’étrange transformation de Polo. Mais lorsqu’ils débarquent en train dans la cité crépusculaire, ils trouvent un monde en pleine ébullition car on doit élire un nouveau gouverneur. Ils se retrouvent ballottés entre les deux factions qui s’affrontent et défendent deux sociétés très différentes. Le candidat Kramer veut instaurer une société d’où tous les monstres seront définitivement exclus tandis que le gouverneur en place penche pour une intégration. Tous les moyens sont bons pour faire triompher son camp … Au hasard des rues, Alice et son frère découvrent la triste réalité de la cité où les monstres vivent dans les périphéries, dans une zone baptisée « cloaque ». Dans une auberge miteuse du Cloaque, ils retrouvent enfin Caleb, qui a bien changé ! Ils consultent aussi un étrange docteur qui leur révèle l’évidence qu’Alice ne voulait pas voir. On sent bien des secrets dissimulés dans les ombres de cette cité grouillante, des forces qui s’affrontent, des traîtres et des savants fous, la haine de l’autre qui couve et qu’attisent ceux qui veulent le pouvoir à des fins uniquement personnelles. Quand la haine et la peur sont les seuls instruments de gouvernement, on peut craindre le pire !

Ce premier album d’exposition s’avère intéressant par son propos et la réflexion qu’il peut susciter quant aux sociétés que l’on peut bâtir et sur la place de chacun. En cela, le thème principal de l’album est tout à fait d’actualité. L’univers steampunk du récit donne bien sûr de la distance et le personnage d’Alice (au pays des horreurs) accentue le décalage par son côté naïf, candide et frais. Le dessin précis et expressif de M. Semerano, artiste italien, est très agréable et lisible.