Tir Nan Og, tome 1 : L’Exode

L’Irlande est l’une des terres du monde mystérieux des fées, des gens du petit peuple que seuls certains humains peuvent connaître. L’Irlande est aussi une terre très rude, parfois inhospitalière et stérile, où seuls les cailloux prospèrent et forment des murets dans les champs désolés. Ce fut le cas au milieu du 19ème siècle quand sévissait une terrible famine qui poussa des milliers d’Irlandais à aller voir ailleurs, en Amérique. Mais ce que l’on sait moins, c’est que parallèlement aux humains, les elfes et les fées furent contraints eux aussi de quitter leur terre et un monde où l’on ne pouvait plus croire en eux. C’est ainsi qu’ils arrivèrent à Tir Nan Og, le nouveau pays des fées dont les entrées se situent à New York, et se scindèrent en plusieurs factions rivales après avoir fait des choix différents. Ils se cachent et ne veulent en aucun cas révéler leur existence aux hommes …

On fait la connaissance de quatre gosses des rues, Stephen, Jenny, Spike et Gareth, livrés à eux-mêmes dans leur ville de New York en pleine mutation en cette année 1899, qui vivent de plans tordus, souvent pourris d’ailleurs. Pour échapper à des poursuivants, ils se réfugient dans les souterrains du métro en construction, où Stephen découvre une carte mystérieuse qui lui indique un portail magique au cœur de Central Park. Il se fait alors capturer par des êtres du dessous, les Tecknées qui veulent l’utiliser à des fins qu’il ne comprend pas. On lui dit seulement qu’il est un être à part et que son destin l’attend, loin de la misère des rues de New York …

Fabrice Colin, écrivain de l’imaginaire qui a à son actif une vingtaine de romans, des nouvelles et des livres pour les adolescents publiés dans la collection Autres mondes, chez Mango, est un auteur très prolifique qui a contribué à l’émergence d’une littérature de fantasy française. Il signe là son premier scénario de bande dessinée, une histoire riche, dense, où il met en place un monde insoupçonné que l’on a très envie d’explorerplus avant. Quant à Elvire de Cock, la dessinatrice, elle fait preuve d’un beau brin de talent en nous livrant un dessin élégant, précis, travaillé, servi par une belle mise en couleurs. Un premier album très convaincant et envoûtant qui crée nécessairement de la frustration car on attend la suite, forcément ! Mais c’est la loi du genre !