Le Fils du tigre (L’Empire entre les fleuves, tome 3)

Dans la Syrie antique, Munnabtu a su déjouer un complot royal, aidé en cela de la jolie Naqîa. Ils ont eu à partir en Egypte, et la jeune fille a découvert sa véritable identité : elle est de sang royal ! La mort dans l’âme, amoureux tout en s’en défendant, Munnabtu rentre dans son pays. De son côté, Naqîa a réfléchi et a choisi de rejoindre la Syrie. Les deux jeunes gens se retrouvent près de Babylone, où une guerre de succession menace. Rebondissement : Munnabtu est lui aussi un prince, de… Babylone. Il devient roi et épouse Naqîa.

Je n’ai pas lu les deux premiers tomes, Le Mage de l’Euphrate et La Petite Fée du Nil, qu’un prologue résume heureusement. Mais, compte tenu de l’histoire, j’aurai tendance à trouver les épisodes un peu répétitifs : deux orphelins se découvrant chacun une ascendance noble, cela fait beaucoup. Ceci dit, Michel Laporte a su faire tenir une intrigue unique – le complot contre le roi de Babylone - durant trois volumes, de façon assez captivante. La trilogie est encore une agréable variation sur l’Antiquité dans la fiction jeunesse, où le Moyen-Orient n’est pas souvent mis en scène. Le narrateur alterne les points de vue en suivant soit Munnabtu soit Naqîa, l’écriture en elle-même est soignée (vocabulaire riche, dialogues vivants, discours indirect libre…). Par contre, la profusion des noms de lieux, des noms de personnages ou de dieux également, gêne vraiment. La Syrie antique est évidemment moins proche des jeunes (et des plus vieux) que l’Egypte, la Grèce ou Rome. Une table introductive et un petit glossaire final sont censés nous éclairer suffisamment, c’est faux. L’auteur, dont on sent pourtant les efforts de clarté et de simplicité (il fait même dire à un marin malicieux, p. 56 : « - Burnaburiash, vous voulez dire ? – Je crois que c’est comme ça qu’il s’appelait. mais je suis pas fortiche sur les noms. »), a un peu gâté son ouvrage avec cet aspect.