Chambre 070

Dans une maison de retraite, un jeune garçon rencontre son grand-père, Georges, dont il ne connaît que la photographie de soldat médaillé. Se voulant agent secret, l’enfant imagine tout un scénario autour du vieil homme qu’il découvre, muet et affaibli, dans son fauteuil roulant. Il l’entraîne dans une course à travers les couloirs jusqu’à Lucie, l’ancienne patineuse qui partage un rêve avec Georges.
Cet album, rédigé à la première personne, aborde le thème difficile, ô combien réaliste, de la vieillesse, tout en laissant la part belle à la magie de l’enfance et à l’imaginaire.

A la façon d’un roman policier jeunesse, le garçon relate ses aventures en compagnie du grand-père, rêvé héros puisque photographié dans son bel uniforme, qu’il qualifie de soldat-espion. L’homme est muet car il est détenteur d’un secret que le jeune narrateur se doit de percer. Le titre, intriguant, se charge de confirmer cet ambiance de mystère, en clin d’œil chiffré à l’agent 007, souligné par l’image de Georges habillé d’un smoking. L’enfant, tout à son imagination, interprète chaque information. Ainsi, quand Lucie lui confie le désir partagé avec le grand-père de monter sur la Tour Eiffel, le garçon y voit un projet d’évasion. Cette approche de l’enfant désamorce la gêne qu’aurait pu occasionner cette situation délicate de première rencontre, sans négliger l’émotion inhérente au récit. La dynamique du récit est appuyée par une illustration au crayon, en mouvement, ébauchant les décors et les personnages, parsemée de taches de couleurs vives. Un hommage original à la puissance de l’imaginaire enfantin, permettant cette complicité immédiate, émouvante, unissant le garçon et le vieil homme.