L’Assassin connaît la musique

Eléonore, orthophoniste, a été assassinée sauvagement (par trois moyens différents !) et le commissaire Frolot oriente ses recherches vers l’ex-mari de la victime, un célèbre chef d’orchestre. Mais la vérité est un peu plus compliquée, et le policier comprendra fortuitement que le meurtrier est une femme soprano. Mortifiée de ne pas avoir obtenu le rôle principal dans un opéra, elle voulait effectivement faire accuser le chef d’orchestre qui ne l’avait pas choisie…

Une histoire retorse dans le petit univers clos de la musique classique, que le lecteur pénètre avec Frolot. Des extraits d’opéra au dos de photographies, des témoins qui répondent quasiment en chantant… le commissaire, curieux, ira jusqu’à compulser L’Opéra pour les nuls. A cette intrigue vraisemblable se rajoute une solide évocation du monde de la police, humain, fatigant, et qui ne dispense pas d’une vie privée. On se demande d’ailleurs un peu ce que vient faire la digression sur les sans-papiers avec l’amie du fils du commissaire ; elle témoigne certes de la réalité des passe-droits (une police humaine a forcément une part de corruption) mais n’apporte rien de plus. L’écriture est simple, vivante avec des dialogues omniprésents. Le narrateur Frolot est un adulte, contrairement à ce qui se passe dans de nombreux romans policiers pour la jeunesse, et L’Assassin connaît la musique peut séduire ne serait-ce que par cet aspect de refus de l’enfantin.