Soirée Pyjama

Daisy, nouvelle à l’école, veut se faire des amies. Elle fonde le club de l’Alphabet avec quatre autres filles, parce que leurs prénoms sont Amy, Bella, Chloé, Daisy et Emily. Pour leurs anniversaires, chacune organise une soirée pyjama… au cours desquelles Chloé, gâtée et futile, ne se prive pas de se moquer de Daisy. Daisy a un peu peur d’organiser sa soirée : sa sœur aînée Lily est handicapée mentale et elle le cache soigneusement. Mais, avec le concours de son père et des autres filles du club, tout se passera bien. Chloé sera mouchée, Daisy pourra se rapprocher d’Emily, ex-meilleure amie de Chloé.

Jacqueline Wilson a décidément ce don unique de raconter des histoires d’enfant, sur un ton d’enfant, sans tomber jamais dans le ridicule. Et pourtant, avec des « soirées pyjama » et un « club de l’Alphabet », le risque était grand de faire sourire les petits lecteurs… Il n’en est rien. On suit avec beaucoup de sympathie Daisy, petite fille courageuse affrontant un nouvel environnement avec un faible soutien familial - l’attention est portée sur sa sœur handicapée. Chloé n’a pas peur des films d’horreur, elle trouve les ours en peluche puérils : on peut effectivement, à dix-onze ans, être d’accord avec elle, et c’est pourtant l’hyper-sensible Daisy que l’on préfère. La petite narratrice exprime ses sentiments comme elle les vit, au premier degré. Mais elle possède une maturité et une analyse immédiate des situations supérieures à son âge (la vie avec sa sœur malade n’y est pas pour rien). Elle a l’intelligence du coeur, et c’est ce qui la rend si touchante. Les illustrations de Nick Sharatt, habituée à travailler avec Jacqueline Wilson, complètent parfaitement le texte : des contours enfantins en noir et blanc, agréables et plus signifiants qu’il n’y paraît. Le thème générique de l’amitié trouve ici un traitement simple et heureux.