La Famille de mon frère

Yann et sa famille font un voyage au Viet-Nam afin que Minh, jeune homme réfugié politique qu’ils parrainent depuis 4 ans, puisse revenir un moment auprès des siens, lesquels comptent beaucoup sur sa réussite en Occident. Cela ne se passe pas très bien pour la famille française et Yann croit avoir perdu son grand frère à qui il découvre une autre vie. Heureusement, les deux garçons finissent par s’expliquer, Yann admet le passé de Minh et tous rentrent à la fin du voyage.

Un sujet – relativement – classique en littérature de jeunesse avec un traitement renouvelé. Minh n’est pas le plus jeune, mais l’aîné de la famille française. Cette dernière ne l’a pas adopté, mais le parraine (elle n’a donc pas de droit légal sur Minh). Ce n’est pas Minh l’étranger qui doit s’adapter, mais Yann (l’épisode des Français laissés sur le pas de la porte de la grand-mère de Minh est assez dur…). Au final pourtant, un même message : l’humanité et l’amour transcendent les différences. Destiné à des lecteurs de 9-10 ans, La Famille de mon frère donne une vision complexe, assez complète des liens particuliers qui peuvent unir un jeune réfugié à sa famille d’adoption. Le narrateur, Yann, vivait à côté d’un frère tombé du ciel sans connaître toutes les dimensions de sa personnalité et de son passé. L’amourette que vit Yann avec les deux nièces jumelles de Minh, si elle sert de complément à une intrigue somme toute fort simple, est ma seule réserve : l’ambiguïté osée du trio m’a un peu interpellée : « Plus les minutes passent, plus je me détends, je participe comme je peux, ça devient même agréable. Je n'avais jamais embrassé de fille auparavant (avec ma copine, à quatre ans, c’était plus que platonique), et là tout est multiplié par deux. La difficulté mais aussi le reste… » (pp. 140-141).