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Date de publication
Age-cible

Une saison Rimbaud

Roman
à partir de 13 ans
: 9782841569595
7.00
euros

L'avis de Ricochet

« Vous êtes en vacances dans une tour de béton pourrie en Espagne. C’est la Toussaint. Vos parents hésitent entre une soirée paëlla et le match de foot à la télé. Vous vous ennuyez, comme vous vous ennuyez le reste de l’année au lycée, avec votre copine, avec vos potes. Vous vivez une vie moyennement intéressante, une vie grise. Alors vous ouvrez un livre un peu par hasard. Ce livre, c’est Les Illuminations de Rimbaud. Soudain, quelque chose vous arrive. Comme l’explosion d’une météorite, mais à l’intérieur. Un truc d’enfer. Une révélation. Vous regardez autour de vous. Rien n’a changé. Vous avez toujours le livre entre les mains. Brusquement vous comprenez : la vraie vie est ailleurs. » (4e de couverture).
Alexandre rencontre la poésie et elle bouleverse sa vie. Avec beaucoup de pudeur, de modestie, il lit et relit les Illuminations, puis d’autres auteurs. Il est impressionné par la somme de poésie existante. Il écrit, quelques minutes par jour, puis à l’inspiration dans son carnet. Lorsque Mr Jeanbois, le prof de français, ose proposer d’étudier les Illuminations, Alexandre est au calvaire. Il écrit une nouvelle version des poèmes, les adaptant au langage actuel. Ses camarades et son professeurs impressionnés l’encouragent à monter une représentation.

Ce roman évoque avec une grande simplicité et beaucoup d’humour la rencontre entre un jeune adolescent et la poésie. Le personnage d’Alexandre ne devient pas prétentieux, apprenti poète maudit. Au contraire, il observe le monde à travers ses Illuminations, ce qui donne lieu à des situations cocasses, comme le concert de rap : « Attrape ton phone avant qu’j’call la police (…) Je me dis : Putain, on est loin de Rimbaud ». Le personnage d’Adonk, le meilleur ami d’Alexandre, contribue au cadre farfelu, puisqu’il organise des combats de chiens après les cours. On reconnaît bien là l’humour étrange mais tordant d’Emmanuel Arnaud. L’auteur a le chic pour rire de la médiocrité dans ses petits détails : « Courbevoie, de manière générale, c’est une ville moyenne : moyennement connue, moyennement peuplée, moyennement belle (convenable par rapport aux cités de banlieue, mais un peu moche par rapport à certains purs quartiers de Paris) ».
Plein d’humour et de modestie, ce roman, à l’image de son personnage principal, est un moment de poésie toute simple. Un belle rencontre.

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