Titeuf-le film
Aux enfants qui me demandent quand sort le prochain Titeuf, je dois répondre que ce n’est pas pour cette année (ôôôôh) parce que je suis entrain de préparer un dessin animé pour le cinéma (aaaah). Evidemment, ils ne comprennent pas en quoi ça justifie que je ne fasse pas d’album puisque, tout le monde sait ça, les dessins animé, c’est fait à l’ordinateur.
Si l’on a effectivement recours à pas mal de logiciels, l’affaire reste assez artisanale. Nous travaillons avec une quinzaine de personnes depuis l’automne dernier et nous venons de rentrer les six premières secondes de film... sans les couleurs.
Il faut beaucoup de temps pour constituer la bonne équipe. Faites de dessinateurs talentueux qui vont devoir apprendre à dessiner comme moi, à reprendre mes faiblesses graphiques aussi et avec qui je vais tenter de transposer mon univers au cinéma, sans le perdre en route...
Un long travail ou l’on doit apprendre à analyser son dessin, les mécanismes et les raisons de celui-ci, pour pouvoir l’expliquer à d’autres.
Très bizarre quand on vient de la bande dessinée et que l’on a toujours travaillé à l’instinct. On s’aperçoit vite que chaque règle a une foule d’exceptions qui, elles-mêmes, contredisent les paradoxes de leur relativité... vous me suivez ?
C’est une expérience passionnante et elle me fait mesurer à quel point il est précieux de pouvoir sortir des livres d’un coin de sa tête, de les amener au bout de son crayon et de les répandre sur du papier, sans aucune théorie, juste parce que ça vient comme ça.
On dit que ce qui ne tue pas, rend plus fort. Si mon dessin arrive vivant à l’autre bout du prisme... alors il sera surement plus fort.