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Date

Elisabeth Lortic

Pascale Pineau
1 décembre 2008

L'association Les Trois Ourses a eu 20 ans en 2008. Un événement fêté à Limoges, du 9 mai au 21 juin 2008, par la bibliothèque francophone multimédia qui a accueilli et montré l'ensemble des livres publiés par cette structure, créée en 1988 par trois bibliothécaires. Dont Elisabeth Lortic. Avec son équipe, elle a présenté l'association et sa démarche dans un des derniers numéros du Mook des éditions Autrement, intitulé « Quand les artistes créent pour les enfants ». Elisabeth Lortic apporte ici quelques précisions :

Pourquoi un numéro du Mook consacré aux Trois Ourses ?
E. Lortic : Les éditions Autrement nous ont contactés pour que nous menions ensemble un projet...C'était nos 20 ans et il y avait l'exposition à Limoges. L'idée de présenter dans ce numéro l'ensemble de nos activités (publications, expositions...) et de décrire nos collaborations est née à ce moment-là.

En vingt ans, combien de publications ?
La liste complète figure à la fin du Mook. Enfin presque complète, puisque nous en avons oublié un. (Cela fait près de trente ouvrages, ndlr). Il ne faut pas oublier les titres de « La collection des Trois Ourses » publiés par la maison d'édition MeMo. Collection qui a démarré en 2005. Nous travaillons aussi avec les éditions Corraini. Nous ne cherchons pas à publier beaucoup, mais à faire connaître l'œuvre de quelques créateurs qui nous semblent fondamentaux : Bruno Munari, Tana Hoban, Katsumi Komagata, Sophie Curtil...

Pourquoi ce partenariat avec MeMo ?
C'est une question de moyens et de capacité à faire. MeMo peut réaliser des choses qui demandent des prouesses techniques qui ne sont pas à notre portée. Comme la publication du livre « Les Très Petits » d'Elisabeth Ivanovsky.

 

 

 

A l'appellation « livre d'artiste », vous préférez celle de « livre artistique », pourquoi ?
Oh là là, on n'a pas fini d'évoquer ce sujet...Le livre d'artiste, c'est un livre d'art, dans tous les sens possibles. Qui touche toutes les composantes, jusqu'aux techniques employées. Nous, ce n'est pas ça. Nos livres ne sont pas non plus des livres qui parlent d'histoire de l'art. On se préoccupe d'ouvrages qui ont juste une certaine dimension artistique. Ceci dit, il peut y avoir des livres d'artiste qui se glissent dans notre catalogue. Comme ceux de Milos Cvach.

Vous préférez dire « livre artistique » pour ne pas limiter votre champ d'action ?
Oui, tout à fait.

La dimension pédagogique est-elle importante pour Les Trois Ourses ?
Oui, on la revendique nettement. On espère que nos livres offrent aux enfants un premier contact avec l'art, une première entrée. Nos expositions s'inscrivent dans cette démarche. On aurait d'ailleurs aimé parler davantage de celles-ci dans le Mook, mais il fallait faire des choix.

Surprendre et aussi expérimenter s'appliquent au travail mené par l'association, n'est-ce pas ?
Oui complètement. Parmi nos projets, il y a celui de mettre en place un laboratoire, « une petite école » comme c'est indiqué dans la conclusion du Mook. Un lieu où l'artiste, les enfants et le livre pourraient se rencontrer. Un lieu qui serait aussi ouvert aux adultes. Pour une aventure artistique d'un nouveau genre, avec le livre au centre.

Entre le visuel et le texte, qu'est-ce qui prime chez vous ?
Le visuel évidemment. Il y a aussi des livres tactiles. Souvent il y a peu de mots et parfois pas du tout. La photo est quelque chose qui nous intéresse également.

Dans tout le travail des Trois Ourses, il me semble qu'il y a l'idée de rencontre et de partage. Ne trouvez-vous pas que vos albums se prêtent bien à cela ?
Je ne sais pas...Mais il y a des livres « à faire », qui s'expriment en atelier.

Quel est votre public ? Touchez-vous surtout la petite enfance ?
Nos publications s'adressent à tous. Ainsi, j'ai travaillé avec des adolescents à partir des Prélivres de Munari. On est dans le visuel, et donc pour moi il n'y a pas d'âge particulier. On trouve également nos livres dans les écoles d'art, où ils ont un grand succès.

Comment l'association a-t-elle évolué en 20 ans ?
Du côté des objectifs, rien n'a changé. Quant à nos publications, on a une ligne que l'on suit, mais on ne se fixe rien d'autre. Et financièrement, c'est toujours très difficile. L'association a démarré et fonctionné très longtemps sans salarié. Aujourd'hui, c'est à peine plus...
Par contre on s'aperçoit que nos efforts ont un peu porté. Notre stand a connu un vrai succès lors du dernier salon du livre de Montreuil. Les gens viennent et connaissent à présent les titres de nos catalogues et les artistes comme Munari, Komagata...On perçoit une écoute différente de la part du tout public.
On a aussi beaucoup de demandes de jeunes créateurs. Il y a plein de choses intéressantes, mais comme nous n'avons pas la capacité de retenir tout, nous les orientons vers d'autres éditeurs.

 

 

 

 

 

Propos recueillis par Pascale Pineau

 

« Quand les artistes créent pour les enfants », Le Mook, éditions Autrement. Juin 2008, 20 €.

 

 

 

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