Les contes illustrés jeunesse d'Afrique noire dans le paysage éditorial et culturel français
Du Mali au Congo en passant par le Burkina Faso et le Sénégal, les enfants africains grandissent au son des contes, légendes, épopées et chansons transmis de génération en génération par les sages, les vieillards, les griots et les femmes. Le jour dans le champ de mil ou sous l'arbre à palabres à la tombée de la nuit, les jeunes bambins écoutent ces récits peuplés d'animaux, de chasseurs, de baobabs, de sorciers, de calebasses… Ces contes d'Afrique noire, issus d'une tradition orale séculaire, ont depuis traversé les frontières et sont arrivés jusqu'aux oreilles des petits lecteurs occidentaux. En France, une petite cinquantaine de contes illustrés fleurit aujourd'hui dans les catalogues d'éditeurs jeunesse tels que Seuil jeunesse, Père Castor Flammarion, Didier jeunesse, Autrement jeunesse, Actes Sud junior, L'Ecole des loisirs, Point de suspension… Les éditeurs sont en effet les premiers artisans de cette ouverture sur une littérature venue d'ailleurs et surprennent régulièrement avec des titres faisant preuve d'un véritable parti pris éditorial. Mais ce serait oublier les actions des bibliothécaires, professeurs des écoles, libraires et autres conteurs qui œuvrent pour la diffusion de ces contes avec le souci de sensibiliser très tôt les petites têtes blondes aux cultures qui les entourent. Parmi ces récits venus de l'Afrique noire, quelques pépites sont à lire de toute urgence : L'Épopée de Soundiata Keïta de Dialiba Konaté, Rafara de Anne-Catherine de Boel, Yakouba de Thierry Dedieu, La soupe au pili-pili de Yves Pinguilly, Mawati, l'enfant du désert de Muriel Carminati, Cocorico Poulet Piga de Véronique Vernette… Ces albums et bien d'autres encore qui dévoilent tous un visage différent de l'Afrique noire à travers des contes tantôt traditionnels tantôt modernes sont à découvrir dans ce mémoire.