Comme tout le monde

Une joyeuse petite roulotte bariolée s’installe au bourg fleuri. Au bourg, il n’y a pas de roulottes, mais des maisons. Ces dernières ne sont pas n’importe comment, ce sont des maisons comme il faut. Et ces maisons vont critiquer sans vergogne la petite roulotte. En effet, pour être une maison comme il faut, il ne faut pas avoir de roulettes – pas comme la petite roulotte. Il faut aussi être unie – pas comme la petite roulotte bariolée ! Et bien sûr, il faut avoir au moins une cheminée et un étage ce que n’a pas du tout la petite roulotte. Celle-ci va se conformer aux usages de ce bourg et se transformer en une maison comme il faut. Elle devient unie, ôte ses roulettes, va arborer une cheminée. Mais voilà qu’une procession de roulottes bariolées et joyeuses fait son entrée au bourg ! Notre ancienne petite roulotte anciennement bariolée qui est maintenant fixée au sol est moquée et raillée par ces dames. L’ancienne petite roulotte bariolée en vient à regretter son ancienne vie… qu’elle va retrouver grâce à une petite pluie. Après cela, la petite roulotte va reprendre la route, seule, joyeuse et colorée…

On n’est jamais comme les autres voudraient que l’on soit… On peut être critiqué de toutes parts, alors il faut faire avec ce qu’on est, et même jouer de ses particularités, en être fier. Voilà le message en filigrane de Charlotte Erlih à travers Comme tout le monde. L’illustration de Marjolaine Leray contribue à la transmission du message de l’album. En effet, elle a su avec ses dessins se mettre au service des mots et de leur sens. La typographie sert aussi le propos et sait se faire tonitruante quand les maisons critiquent la roulotte par exemple. Comme tout le monde est un hymne fort à la tolérance et il aborde finement le thème de la confiance et de l’affirmation de soi.

A noter, l’album est édité en partenariat avec Amnesty International.