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Nicole Maymat, écrivain et intrépide éditrice

Etienne Delessert
9 novembre 2009


C’est parce qu’elle aime la vie que Nicole Maymat écrit. Après viennent les mots. Le plaisir des mots, et ce n’est pas une mince affaire. Il faut les traquer. Trouver le mot juste, irremplaçable. Celui qui rend compte. Fidèlement. Et, parce que ça ne lui suffit pas, provoquée par d’autres textes, d’autres images, elle abandonne microscopes, seringues et réactifs, pour les mettre en scène sur la page blanche. Avec Ipomée, le jardinier du Gang des chenilles rouges comme saint patron, elle crée les éditions ipomée. Elle aime aussi les parfums des garrigues, les marées basses, les criques désertes, les îles dont on peut faire le tour à pied, le bleu grec, le silence des petits matins, juin et septembre et les grandes tablées. Pour ces dernières, elle adore mélanger les épices, la menthe fraîche, la coriandre, le basilic, le thym et le laurier et, par-dessus tout, raconter des histoires et faire des clafoutis pour ses petitsenfants Klara, Théo, Emma, Barthélémy, Mehdi et Louise !


ED : Dans l’ouvrage Nicole Maymat, ipomée, paru à L’Art à la page en 2008, vous avez cité deux lignes de Rimbaud : « J’ai tendu des cordes de clocher à clocher, des guirlandes de fenêtre à fenêtre, des chaînes d’or d’étoile à étoile et je danse. »

Après vous avoir rencontrée, cela paraît bien vous décrire. Vous êtes écrivain, et devenue éditrice. Vous avez pris beaucoup de risques en le faisant. Comment s’est fait ce cheminement de l’intérieur vers l’extérieur : une maison d’édition qui a impliqué beaucoup d’autres artistes ?




Vous savez, au départ, c’est une histoire assez simple : un éditeur qui s’intéresse à mes textes mais dont les collections et les contraintes éditoriales ne me conviennent pas. Je suis en province. Je travaille dans un tout autre domaine. Il y a trois jeunes enfants. Pas le temps de voir ailleurs. Alors, si ça ne me convient pas, pourquoi ne pas tenter de m’en occuper moi-même ? Deux titres : Le conte du pays des pas perdus illustré par Yolaine Deneux et Le Gang des chenilles rouges qui sortira avec des pages blanches à... illustrer (celui-ci sera plus tard mis en images par Claire Forgeot).

Un diffuseur-distributeur qui... ne me diffuse pas (cf. Le mot "Cauchemar" dans le livre de L’Art à la page : images images). Mais des libraires et des critiques qui soutiennent ma démarche. Après, ce sont les lecteurs, des enfants pour la plupart. L’importance des mots, leur pouvoir. Et cette idée, encore un peu vague, que s’il y a un espoir de changer quelque chose, c’est vers les jeunes qu’il faut se tourner.
Je me croyais éditeur par accident, mais arrivent d’autres textes que je trouve dommage de laisser au fond d’un tiroir (y compris en littérature générale, par exemple : Le montreur d’ombres de J.P. Goux, coll. Tadorne).



Les funambules : Frédéric Clément (L'histoire d'Héliacynthe ipomée 1979)



Très vite, de belles rencontres et, pour commencer, Dominique Beaufils, imprimeur à Moulins qui se lance avec moi dans l’aventure. Puis dans le désordre, encore inconnus, Frédéric Clément, Claire Forgeot, Laurent Berman, Michel Boucher, Bénédicte Vilgrain, Jacques Cassabois, Vitaly Statzynski, Martine Delerm, Françoise Kérisel, Anne Quesemand, Laura Rosano, Angela Lago, Christine Lesueur, Koza Belleli, Yura Komine, Aura Cesari, des « confirmés » comme Alain Gauthier, Claude Lapointe, Nicole Claveloux, Dehong-Chen, Boris Diodorov, Daniel Maja qui nous honorent de leur présence et…, toujours dans le désordre, des prises de risques funambulesques. Normal : nous avons fait le pari de la création.
Parallèlement, la découverte d’un autre plaisir : celui de la mise en page. La page blanche ne ressemble-t-elle pas au plateau d’un théâtre désert sur lequel les mots, les images s’organisent pour conter autre chose que les mots, les images séparés ? (cf. Le mot "Mise en scène" in images images). D’où la nécessité d’un atelier de photocomposition pour être au plus près.



Dominique Beaufils et Nicole Maymat



Parti pris aussi de s’adresser à des sensibilités et non à des tranches d’âges. Hélas ! Les livres sont classés ainsi et le livre illustré « ne s’adresse pas aux adultes ». Du moins en est-il ainsi au début des années 80 mais l’ordinateur n’a pas arrangé les choses ces derniers temps : une case pour chaque livre, pas une de plus ! Alors les funambules...


E.D. : Il me semble que des petites maisons d’édition françaises expriment actuellement ce qu’il y a de plus vivant, même si leur production est parfois chaotique, dans l’édition pour la jeunesse. La situation était-elle la même lors de la création d’ipomée ? Et que fut Archipel ?


Archipel ? Mais aussi Herbes folles, Funambules, Jardins secrets. Point de départ de la réflexion : les formats et « l’économie ». Il est vrai que c’est dans la collection Archipel que l’on peut trouver des livres qui s’adressent aux plus petits (Je pense à Kolobok, Malika et le chat borgne, L’arbre Gingembre) Mais on y trouve aussi Rana la Menthe, Les Merveilles d’Alys, Ping pou, l’astronome… des îles, en quelque sorte, où l’on se pose un peu plus longuement.



Entre ciel et jardin (Michel Boucher ipomée-Albin Michel 1996)



Herbes folles ? Juste un format un peu plus grand pour plus de texte et d’images. Citons pour le plaisir Ntoatosana, Le roi Jacasse et le petit garçon, Volubilis et les trois jardins, La Mort-marraine, Mélo-mélodie, Nona des sables...
Funambules
: dans cette collection, la prise de risque est totale (Le Maître de la pluie, L’histoire d’Héliacynthe, Le livre épuisée, L’Empereur et l’Immortel...).

Livres inclassables souvent couronnés de prix mais, peut-être, « incasables » ? Non, je ne le pense pas.



La Belle et la Bête (Alain Gauthier ipomée 1988)



Et puis, Jardins secrets : une façon de rendre hommage à la grande tradition. Ici ce sont les illustrateurs qui choisissent leur thème : L’épopée de Gilgamesh de Claire Forgeot, La Belle et la Bête d’Alain Gauthier, Le Ramayana de Christine Lesueur, La petie Sirène de Boris Diodorov, Joseph et ses frères de Laura Rosano, Ondine de Clément.



L'épopée de Gilgamesh (Claire Forgeot ipomée 1986)



Oui, la situation, depuis la fin des années 70 et le début des années 80, a beaucoup évolué. Nous étions quelques-uns avec La Marelle, D’Au-éditeur, Léon Fort, Le sourire qui mord à vouloir proposer aux lecteurs un autre regard, un autre rapport texte/image ; je ne l’ai peut-être pas assez dit, il y avait, il y a toujours, une grande exigence d’écriture . Bien sûr, Harlin Quist, Ruy-Vidal, Delpire étaient déjà présents, mais nous nous contentions de les admirer de loin, sans trop nous en occuper d’ailleurs.

Une chose est certaine, je crois que ces petites maisons d’éditions, tout à fait artisanales mais créatives, ont contribué à faire évoluer ce que j’appellerai la « grande édition ». Le beau livre illustré était devenu rare. Certains éditeurs des années 80 ont commencé à se remettre en cause et à proposer autre chose.

Aujourd’hui, fleurissent un peu partout des petites maisons qui, elles aussi, ont fait le pari de la création mais qui bénéficient, au départ – forts sans doute de l’expérience, ou de l’inexpérience, de leurs prédécesseurs – d’acquis que les jeunes fous des années 70-80 n’avaient pas.


ED : Vous dîtes avoir été une funambule, êtes-vous tombée, et pourquoi ?



Oui, nous nous sommes comportés comme des funambules. Il y avait toujours un prix, des critiques positives qui nous encourageaient à continuer. C’était sans compter avec les impayés des uns, les dépôts de bilan des autres et, à un moment donné, le coût de la distribution, devenu extravagant. Mais ceci est une longue histoire : il est vrai que nous avons
tenté diverses expériences. Si je devais donner un conseil à un jeune éditeur : ce serait de se distribuer lui-même, après avoir sélectionné soigneusement ses libraires et en évitant le plus possible de faire des « dépôts de livres » ; à
moins qu’il ne trouve un petit diffuseur, comme ce fut le cas à un moment pour nous, qui se passionne pour leur propos mais las ! un éditeur plus gros que nous, contraint de déposer son bilan, les entraîna dans leur désastre ! C’est
bien le seul avis que je me sens autorisée à donner ! Diverses circonstances dans ma vie ne nous permettaient plus de continuer ainsi et, nous nous sommes confiés à Hachette qui a eu l’élégance de nous prévenir, à l’inverse de
certains, que nous risquions d’y laisser notre peau. Cela a bien failli se passer de la sorte ; nous fûmes rattrapés in extremis par Albin Michel, en la personne de Francis Esménard, qui a su calmer les banquiers en rachetant le fonds « jeunesse » mais aussi, grâce à Jacques Binztok qui, à cette époque, était directeur de la
jeunesse dans cette maison.Puis Jacques est parti au Seuil, chez Albin se sont succédés des directeurs qui ne comprenaient pas bien notre démarche, et comme Jacques aimait bien la plupart des auteurs et des illustrateurs d’ipomée, il m’a proposé, en accord avec Francis Esménard, de publier certains de nos projets (cf. Les livres fresques, Révolution, Le livre de la lézarde, Fragiles,La petite Sirène, Zoé, Les contes de la lune, L’oiseau bleu, La Forêt des lilas etc.). En abandonnant ipomée, il me fallut tomber le masque sous lequel j’aimais bien me cacher, les livres sortirent sous ma signature mais finalement, qu’importe, si ceux-ci arrivent jusqu’à leurs lecteurs ?




La petite Sirène (Boris Diodorov ipomée-Albin Michel 1998 Le Seuil 2005)



ED : Vous avez mentionné Dominique Beaufils. Il a amené à ipomée un soin particulier pour le choix des papiers, l’impression, la qualité de production des livres.

Attendez-vous d’un imprimeur un apport éditorial ?




Dominique dans le domaine de la fabrication m’a tout appris. Nous avions les mêmes exigences, le même amour de l’encre et du papier. Je préparais les maquettes, il me conseillait, les reprenait parfois. C’était un véritable travail en commun. Il m’arrivait souvent de douter, de « pinailler » durant des heures, devant un choix de typo un espace, une marge ou, au moment du tirage, un "bleu trop ci" ou un "rouge trop ça". Il me « boustait », me rassurait souvent . Il a été un des premiers à m’encourager à me lancer dans cette aventure. Il y a vraiment eu inter- réaction mais je ne peux pas généraliser ce fonctionnement.


ED : J’ai été frappé, sans les connaître tous, puisque je n’habite plus l’Europe depuis longtemps, par la diversité des sujets traités dans vos livres. Estimez-vous qu’il y a un lien, en profondeur, entre ces publications ? Une « philosophie » ?


Chaque livre a une histoire différente et pourtant on les « reconnaît » ! Je ne sais pas très bien à quoi ça tient. Qualité des textes, des illustrations, de la mise page, du rapport texte/image ? C’est toujours l’histoire qui nous guide. Est-ce que, de cet abandon, résulte une certaine fraîcheur ? Je ne sais pas. Mais il y a toujours le refus, inconscient sans doute, de « s’installer ». Vous savez, le combat de Jacob avec l’ange : réconcilier les irréconciliables, du moins le tenter : une ligne que j’essaye de suivre depuis mes vingt ans ! Peut-être la seule ligne directrice ? J’en parle dans images images. Peut-être aussi, cette volonté de dialogue : « Non, tu n’es pas tout seul toi aussi, tu as été comme...» (cf. "Mise en scène"). Sortir des tabous. Faire parler ? Et ce désir de vouloir "faire voir la vie en beau" même si l’histoire est tragique. Oui, dans les livres d’ipomée, il y a du désir et du plaisir !


ED : Moi « l’Américain » ai été stupéfait – et heureux ! – du succès (près de 100000 exemplaires vendus !) de Fragiles de Martine et Philippe Delerm ! (N.M./ Seuil 2001) À quel public destiniez-vous cet ouvrage ? Et pensez-vous qu’il faut systématiquement demander des textes à un auteur consacré ?


Ce n’est pas du tout comme cela que cela s’est passé : ipomée publiait Martine Delerm depuis quinze ans ; en 1986 ou 87, Philippe et Martine m’ont confié ce qu’ils appelaient à l’époque « Les petites philosophies », des textes de Philippe SUR des images de Martine et pas l’inverse. À cette époque, nous n’étions pas en mesure d’éditer ce projet. En 2000, je l’ai proposé au Seuil et ça a marché. Ce qui était joli à voir, c’est la joie de Philippe et Martine, comme si c’était leur premier bouquin !

Alors ne me demandez pas de faire des choses systématiquement... On m’a proposé « des coups », je n’en ai pas voulu.
J’ai sans doute eu tort mais ces auteurs n’avaient nul besoin d’ipomée, alors que seraient-ils venus faire avec nous, sans compter que leur propos n’étaient pas ce que nous recherchions ? D’ailleurs, on n’a jamais « cherché » !


ED:  Il faut toujours regarder les dessins et les peintures au mur lorsqu‘on est invité chez des inconnus, et ainsi on obtient un portrait psychologique exact de vos hôtes. Comment faut-il « voir » Nicole Maymat, en considérant les artistes que vous avez choisis ? Y a-t-il communion avec un ou une artiste en particulier ? Pensez-vous que le goût change avec l’âge ?



Le corps et l’esprit, le ciel et la terre, les tripes et le coeur, le père et la mère… comme dans les livres, je fais toujours le grand écart. Il y a tellement de choses bonnes à prendre dans tous les domaines ! En tant qu’éditeur, j’essaye d’accompagner un texte, j’aime qu’il y ait symbiose entre l’auteur, l’illustrateur – si illustrateur, il y a – et l’éditeur. Et j’aime proposer un éventail aussi large que possible "de goûts et de couleurs". La crainte de l’enfermement ? Peut-être. Ce fut, c’est toujours (à une ou deux exceptions près) une belle aventure riche en découvertes de toutes sortes. L’édition est vraiment un lieu de prédilection pour « apprendre » (l’écriture aussi d’ailleurs).
C’est amusant que vous me parliez de "communion" avec l’illustrateur ! En tant qu’auteur, cela m’est arrivé à chaque fois que j’ai publié un livre illustré. J’ai eu beaucoup de chance : que ce soit à une époque déjà lointaine (1979- 85) avec Frédéric Clément ou Claire Forgeot et, pas plus tard qu’hier, à propos du livre Le voyage de la Reine illustré par Laura Rosano, Françoise Kérisel écrit : « C’est véritablement une histoire d’amour qui se fait entendre à travers les voix de ces deux artistes. »

Quant au goût ? Si le texte et l’image ne trichent pas, ils devraient, avec l’âge, tenir le coup et résister au temps. Cela n’empêche ni les écrivains, ni les illustrateurs d’évoluer. Heureusement !





ED : Vous êtes auteur de plusieurs romans pour la jeunesse. Certains se passent dans des pays lointains. Y êtes-vous allée ?Pourquoi cet intérêt pour des événements historiques ?



Je ne suis pas historienne ; quand j’ai écrit Vanille, flibustière des Antilles, je n’étais jamais allée dans les tropiques. Mais l’histoire, la géographie, me permettent de me mettre à distance ; ce ne sont jamais totalement des romans d’aventure...
Vanille, est d’abord un livre sur la mémoire, la transmission.

Il y a souvent un parallèle à faire avec notre réalité d’aujourd’hui. Cela me permet d’aller plus loin. Il en est de même pour Entre eux, la rivière, plus intimiste, et aussi pour Le Bon Dieu se cache dans un nuage. C’est d’abord l’homme qui m’intéresse avec ses drames, sa problématique, sa richesse et ses rêves. C’est cette quête qui me passionne.
Et à travers tout ça, je l’ai déjà dit, tenter de faire voir "la vie en beau" (cf. le mot "Quête").

Vous dîtes « des romans pour la jeunesse », mais j’écris lorsqu’il me semble que j’ai quelque chose à dire ! Et je ne suis jamais sûre que les jeunes liront mes livres. J’ai bien conscience qu’ils sont un peu difficiles ; aujourd’hui, je sais que j’ai aussi des lecteurs adultes et qu’ils s’y retrouvent assez bien. Je crois que je me tiens à cet endroit frontière, un peu bizarre : à la fois du côté des adultes et de celui des enfants.

Même ma petite Reine de Saba, on ne sait pas dans quelle catégorie la mettre : adulte, jeunesse, beau livre ? (Le voyage de la Reine qui sort au Seuil cet automne !)

Je crois que je n’aime pas trop les cases. Je reconnais que ce n’est pas très confortable pour les libraires, si tant est qu’ils prennent le temps de se pencher sur le problème !

Vous savez, il m’arrive souvent de m’interroger sur le bien-fondé de ces collections dites "pour ados". Elles n’existaient pas quand nous étions jeunes et nous lisions beaucoup !

ED : Continuez-vous actuellement à publier ?



Très peu, mais je reconnais que si un beau projet me tombe entre les mains, je vais essayer de faire en sorte qu’il arrive jusqu’à ses lecteurs (Je pense à Révolution de Sara, Dame Seï Shonagon de F. Kérisel illustré par Sacha Paliakova) ; mais je ne cours pas après. Il me faut avancer dans ma propre écriture.




Révolution (Sara Le Seuil 2003)



ED : Quels livres, publiés par de « grandes « maisons d’éditions, vous ont-ils frappés ces dernières années ?

Il y en a plein. Je vais en oublier et je vais le regretter...

Parlons des écrivains : Henri Bauchau, Nancy Huston, Pascal Guignard, Jean Rouaud, Sylvie Germain, Andreï Makine, Eri de Luca, Christiane Singer pour m’en tenir aux derniers lus. J’en oublie, certainement.. Mais là aussi, de ces auteurs, pas forcément tout… C’est assez éclectique. Des essais aussi, pas mal, et puis des policiers, Millénium, c’est dépaysant...


ED : Estimez-vous que les prix décernés pour la jeunesse ont encore de la valeur, et aident à la diffusion de certains titres ?



Je ne sais pas. Je sais en revanche que c’est assez gratifiant, rassurant plutôt, d’être distingué ; mais nous n’avons jamais eu bien les moyens d’exploiter ces distinctions quand nous étions éditeurs. C’est un peu dommage, non ?


ED : Que pensez-vous de la polémique, il y a longtemps, entre Françoise Dolto et François Ruy-Vidal ? Avait-elle valeur d’exemple ?



Aucune idée. Je ne m’en souviens pas. À l’époque notre quotidien, nous absorbait trop. Vous savez, nous étions une très petite équipe. C’était beaucoup de travail.