Comment j'ai adopté mon grand-père

Grégory fête ses huit ans. Il a pour seul camarade, Philippe Pigeon, fort différent de lui. D’un mois son aîné, Philippe est très agité et obsédé par les situations de guerre, d’enquête. Le  goûter d’anniversaire tourne court. Le gâteau est un peu raté. Quelques mots échangés entre ses parents, furtivement saisis,  pointent ce qui pertube Grégory : son papa va partir.  Seule surprise de ce jour de plein été et pourtant gris, l’irruption intempestive de Melchior Omelan et de son chien Melon. Melon est gourmand, il va terminer le gâteau raté. Qui est son maître ? Un vieil homme farfelu, le voisin du 13^e étage ! Il a un petit-fils qu’il ne voit jamais… Grégory va alors « adopter son grand-père ».

A eux deux, conjuguant leurs solitudes, ils vont vivre de formidables histoires loufoques. En regardant le plafond et en donnant vie aux dessins qu’ils y perçoivent ; en se promenant au zoo, sur la trace d’un chameau fugueur, pacifié par Melchior. Tout change dans la vie de Grégory.

Les  « aventures » de Grégory se déroulent dans un univers urbain. En dépit des vacances, la vie n’est pas très heureuse ni pour lui, ni pour Philippe qui ne veut qu’une chose, devenir adulte; ni pour les  habitants de l’immeuble avec leur vie un peu routinière. Ils  apparaissent, disparaissent, discutent, petits personnages aux réactions comiques, déroutés par la poésie saugrenue de Melchior et de Melon. Cette fantaisie et l’affection qui naît entre l’enfant et le grand-père l’aident à surmonter ce qui est le cœur de ce roman, la séparation des parents. Après une grinçante réunion de famille pour les dix ans d’anniversaire de mariage de ses parents, Grégory pose ouvertement la question qui le trouble : « Qu’est-ce que vous allez faire de moi ? » En dépit de leur tendresse, les adultes ne savent pas vraiment répondre.

Cette alternance de moments très drôles et de l’arrière-plan poignant impriment une tonalité particulière entre rires et larmes : un roman d’apprentissage pour grandir et  vivre avec des plaies et des bosses.