Train de nuit

Des passagers aux joues rosies par le froid du crépuscule dévalent la voie ferrée et se dépêchent de gagner le train. Marie et son père se rendent chez grand-mère pour les vacances de Noël. Dès que le train quitte la gare, le père de Marie s’endort. Les autres passagers sont dans leur bulle ! Marie s’ennuie et décide de faire un tour dans les wagons. Guidé par son faisceau lumineux, le train longe le flanc de la montagne dont le sommet, imposant, frôle la lune. Un panorama nocturne dominé par un ton bleu nuit, agrémenté de flocons de neige qui en amplifient la féerie. La neige poudreuse et abondante semble absorber tout bruit, diffusant ainsi une atmosphère feutrée, propice à la rêverie.  

Le train s’arrête subitement. Profitant de l’aubaine, Marie sort faire un tour dehors. Nous suivons ses empreintes sur la neige, au cœur de la forêt. Le merveilleux est au rendez-vous, des lutins surgissent soudain ! La stupéfaction transfigure le visage de celle qui semble vivre un rêve éveillé. Un enchantement que son père dénigre, hélas, comme la plupart des adultes incrédules face aux vérités des enfants, même si ce voyage au pays des merveilles laisse une preuve irréfutable. Qu’importe ! La mine réjouie de l’héroïne nous réconforte et fait de nous son complice !

L’écriture sobre du narrateur révèle la magie de ce décor d’une splendeur inouïe. L’illustrateur s’en donne à cœur joie dans le jeu de perspectives et courbes en tout genre, insufflant un accent dynamique et une touche lyrique à ce paysage onirique aux allures cinématographiques.