1941, Hitler s’apprête à assiéger Leningrad. Les jumeaux Viktor et Nadia, treize ans, se perdent dans la confusion de l’évacuation. Viktor est envoyé dans un kolkhoze à Kazan et Nadia demeure à proximité des combats. Ils vont tout faire pour se retrouver, bravant au besoin la loi martiale.

L’auteur aime la complexité, la densité, la longueur. Le présent de son roman se situe en 1946 et un officier soviétique enquête sur une éventuelle culpabilité de Viktor et Nadia à partir de la lecture de leurs cahiers. Nous lisons donc la reproduction de ces cahiers écrits en 1941 : en bleu pour Nadia, en rouge pour Viktor, sachant que les deux voix s’enchevêtrent. L’officier, lui, annote en typographie manuscrite, posant ses questions ou donnant son avis parfois rageusement. A cela se rajoutent des photographies, des coupures de presse, des objets posés comme des lunettes ou des stylos, etc. Les 500 pages sont touffues, enthousiasmantes ou décourageantes selon ses envies de lecture.

Il en ressort que les adolescents se sont trouvés mêlés à des histoires impliquant des hauts gradés de l’Armée rouge, et que leurs cahiers seront donc classés secret défense. De fait, si les cahiers n’existent pas, les héros ne peuvent être coupables. CQFD… L’auteur botte en touche avec malice et brio, comme il sait si bien le faire. Un roman historique qui est aussi une sorte de livre-jeu : passionnant mais exigeant.

Sophie Pilaire

Présentation par l'éditeur

1941. Hitler décide d’envahir l’Union soviétique. Dans la précipitation, on organise l’évacuation vers l’arrière de milliers d’enfants. Viktor et Nadia sont parmi eux. Mais, pour la première fois de leur vie, les voilà séparés. Viktor est envoyé dans un kolkhoze à Kazan, pendant que Nadia se retrouve bloquée à proximité du front des combats. Désormais, Viktor n’a plus qu’une idée en tête : traverser le pays dévasté par la guerre, les bombardements et la faim, pour retrouver sa sœur. Et pour cela, il doit être prêt à tout. Car, dans un pays en guerre, nécessité fait loi.