Veggie tendance vegan

Youtubeuse engagée, Mallory s'empare des réseaux sociaux pour dénoncer les maltraitances animales (conditions de détention, malbouffe, abattoirs…). La perspicacité de l’adolescente fait mouche dans son nouveau lycée puisqu’elle convainc Nadia et Chris, un couple d’amis inséparables, de devenir végétariens. Parallèlement à ce plaidoyer antispéciste qui est au centre des débats, Chris (plus à l'aise dans les jeux de rôle que dans la vie) tombe amoureux de la belle et charismatique Mallory. A ses côtés, l'adolescent, jusque-là plutôt timide et mal dans sa peau, s'exprime enfin. Cette année s'annonce haute en couleurs et en émotions pour ces lycéens qui ont décidé d'unir leurs forces et leur intelligence pour éduquer les consciences et changer les mentalités. Car, comme le disait Gandi : « On peut juger de la grandeur d'une nation par la façon dont les animaux y sont traités ». A méditer !

Lorsqu'on lit ce roman, on devine Charlotte Bousquet sensible à la cause. L'auteure française ne se contente pas de répéter ce qui a déjà été dit sur le sujet, elle remonte le fil de l'histoire en faisant référence à Descartes, Derrida, De Fontenay et Despret, Arisote, Leibnitz et Yourcenar dans le but d'approfondir les connaissances et de mieux saisir les enjeux actuels. Si l'aspect documentaire (avec chiffres à l'appui) de cette lecture a retenu toute mon attention, l'aspect relationnel et amoureux de ces adolescents passe au second plan au même titre que les crises existentielles de Fall, un professeur de philosophie habité par quelques démons.

Une lecture indispensable pour continuer le combat déjà amorcé et arrêter de considérer qu'une espèce est supérieure aux autres !

« Je me dis souvent que si nous n'avions pas accepté, depuis des générations, de voir étouffer les animaux dans les wagons à bestiaux, ou s'y briser les pattes comme il arrive à tant de vaches ou de chevaux, envoyés à l'abattoir dans des conditions absolument inhumaines, personne, pas même les soldats chargés de les convoyer, n'aurait supporté les wagons plombés des années 1940-1945. » – Marguerite Yourcenar