De l'autre côté du miroir et ce qu'Alice y trouva

Dans cette suite des Aventures d’Alice aux pays des merveilles, la jeune héroïne décide de traverser le miroir positionné sur sa cheminée pour se retrouver alors dans la Maison du Miroir, avant de prendre part à une partie d’échecs endiablée, où l’on retrouve des personnages connus tels que la Reine rouge, accompagnée cette fois-ci non de cartes à jouer mais de cavaliers et de pions. Après diverses rencontres et péripéties toutes plus cocasses les unes que les autres, Alice retrouvera sa fidèle chatte Dinah, et ses deux petits.

On connaît un peu moins bien ce deuxième opus des aventures d’Alice (ou les deux histoires se mélangent, des protagonistes de De l’autre côté du miroir intervenant dans le pays des merveilles alors que l’on peut les considérer comme deux mondes distincts) et c’est bien dommage, car il regorge tout autant de pétillants jeux de mots et d’une délicieuse absurdité. Nous sommes loin d’une ambiance onirique à la conte de fées (comme est souvent désignée l’œuvre) ou épique digne d’un film d’action, ainsi qu’on a pu le voir dans les récentes réalisations filmiques de Tim Burton et de James Bobin. Mais c’est tant mieux, car ce chef-d’œuvre de Lewis Carroll est à nul autre pareil et c’est ce qui fait tout son charme. Cette singularité se ressent dans les illustrations de Nicole Claveloux, déjà célèbre pour avoir imagé le premier récit mettant en scène Alice. Ses dessins, qui servent parfois d’aide pour comprendre les poèmes et chansons scandés par les personnages et pouvant se révéler obscurs puisque absurdes, sont à la fois beaux et insolites, charmants et intrigants, très spéciaux. Cet album est ainsi le compagnon idéal pour les petits (et grands) lecteurs qui souhaiteraient (et on les comprend) poursuivre leur voyage dans l’antilogique de manière amusante et passionnante, grâce à un imaginaire foisonnant et si original qu’il imprègne encore et toujours une grande partie de la culture populaire.