Le manteau

Lison attendait ce jour avec tant d’impatience ! Et, enfin, c’est arrivé : Lison a grandi et peut désormais enfiler le magnifique manteau rouge de sa grande sœur. Il a fallu attendre, pousser, imaginer et, voilà, le manteau est enfin à portée de bras. Lison est très fière de vêtir le précieux habit et de réaliser sa première sortie avec lui. Et puis soudain, au détour d’une rue, une dame toute maigre et une petite fille sont blotties l’une contre l’autre, assises sur le trottoir avec des vêtements d’été. Lison ne sourit plus, ne sifflote plus, ne sautille plus. Le lendemain, Lison sait ce qu’elle doit faire.

Quelle histoire d’une grande sensibilité ! Le début du récit plonge chaque lecteur dans un quotidien qu’il connait sans doute : celui du partage des vêtements avec la fratrie ou des cousins. La gravité du sujet est respectée et l’émotion retranscrite avec une parfaite justesse. Alors, lorsque le basculement a lieu au cœur de l’histoire, il nous surprend comme est surprise Lison lorsqu’elle marche sur le trottoir : la réalité et la relativité des préoccupations deviennent évidentes. Sans jamais imposer de morale, Séverine Vidal trouve parfaitement le ton et les mots pour inciter à réfléchir tout en touchant au plus juste la sensibilité du jeune lecteur. Voilà une très jolie histoire qui donne envie de donner immédiatement son beau manteau à ceux qui en ont tant besoin.