Le corbeau d’Épictète

Nul n’est besoin d’être philosophe pour accéder à la sagesse que nous apporte souvent la réflexion. Ce petit volume, plein du charme que lui confère les gravures de Csil, est un nouvel encouragement, avec la collection Philonimo dans son ensemble, à apprendre aux enfants à réfléchir par eux-mêmes. Il y est question de croyance et d’incertitude, qu’Épictète, le philosophe à qui est emprunté ce tout petit extrait, encourage à relativiser.

Le texte est poétique, bien rythmé et d’une brièveté facilitatrice ; les gravures qui l’illustrent sont minimalistes, mais d’une expressivité exaltée par le relief et la transparence du média associés à la qualité du papier, et enrichies de références à la terre nourricière de la philosophie. La dernière maxime est un poème en elle-même :

« Que nous importe le message des dieux ?
Cherchons ce qui est beau
Dans le chant du corbeau…
... et tâchons d’être heureux. »

D’un petit format pratique, sa couverture cartonnée qui dévoile l’oiseau-augure de l’Antiquité fait de l’objet un ouvrage « de poche », aisément transportable, pour que la réflexion puisse se ressourcer tout aussi facilement, à tout moment ; une jolie façon d’encourager l’enfant à prendre son temps pour penser, à penser souvent, et petit à petit, se faire une idée bien à lui. Sans oublier l’initiation à l’expression poétique qu’encourage la lecture répétée et scandée du texte d’Alice Brière-Haquet. Après Le porc-épic de Schopenhauer, la collection Philonimo « sociable et sympathique » laisse augurer d’agréables moments de méditation aux enfants.