Le ciel est à tout le monde

« Je ne sais pas si c'est pareil pour vous, mais moi, je trouve que les séries aident drôlement bien à comprendre les choses de la vie. Parfois même elles rendent plus fort et enlèvent un peu de la tristesse qui gonfle dans le ventre ».

Abandonnés par leurs parents, dénoncés par la voisine, Ethan et Yaël sont placés dans « Le foyer de l'enfance ». La fratrie éclate. Ethan n'arrive plus à contenir les poissons qui s'agitent dans son ventre. Ce feu intérieur provoque des plaques rouges, appelées « excèsdemal », sur l'entier de son corps. Pour supporter sa nouvelle existence, il fait jouer des scènes tirées de sa vie quotidienne aux héros de ses séries préférées (Les Bracelets rouges, Prison Break, Stranger Things, This Is Us, Lost…), conservant parfois les répliques originales. Le soir, il scrute le ciel dans l'espoir de déchiffrer les messages codés de Yaël.

Pour évoquer l'enfance d'Ethan, marquée par l'abandon de ses parents, le placement en foyer et la mort de son frère, Fanny Chartres alterne les chapitres, passant de la narration à la première personne du héros aux scénarios d'épisodes inédits des séries qu'il regarde. Ce procédé narratif allège les événements décrits, permettant une mise à distance originale et bienvenue. La dimension poétique de l'écriture ajoute une touche d'espoir à ce récit difficile, mais aussi profondément humain.