L'attrape-rires

À la fin du XIX^e siècle, dans le Far West américain, la petite Oklahoma fait une rencontre singulière : elle tombe nez à nez avec un Indien qu’on surnomme le « voleur de joie ». Ce sorcier se nourrirait en effet des rires des enfants pour rajeunir temporairement. Mais face à la douceur et à la malice du vieillard, Oklahoma n’a pas peur et lui offre sourires et éclats de rire. En échange, il lui promet de les lui rendre quand elle en aura le plus besoin…

Cet album, aux illustrations dominées par les tons ocre du désert de l’Arizona, est aussi beau sur la forme que sur le fond. Il délivre un message qui paraît simple mais que l’on oublie souvent : pour être heureux, il faut suivre sa voix/voie intérieure. Plein de nostalgie – face à l’avancée de la ville sur la nature mais aussi des responsabilités adultes sur l’innocence enfantine – il s’adresse presque davantage aux grands qu’aux petits lecteurs. Nous pourrions dire qu’à l’instar d’Oklahoma qui emporte avec elle en grandissant la larme de joie offerte par le sorcier en souvenir de ses sourires et en guise de promesse qu’il les lui rendra, L’attrape-rires peut être gardé par ses jeunes lecteurs et relu plus tard, lorsqu’ils en auront le plus besoin, pour ne pas oublier de garder leur âme d’enfant et de tenter de retrouver un peu de cette joie, de quelque manière que ce soit. Une lecture enrichissante qui peut servir de base à une discussion intergénérationnelle.