Vous retiendrez mon nom

Habitant de banlieue tout proche d’une cité, Karim a ses soucis (mère partie, père déconnecté) et ses bonheurs (la boxe, les amis). Lorsqu’il est le premier à découvrir le cadavre de la belle Zineb, son monde bascule. En parallèle de la police, Karim fait des découvertes, à commencer par le talent caché de Zineb pour l’écriture et le rap. Qui aurait pu lui en vouloir ? Ses copines jalouses, ses frères trop protecteurs, son amoureux sans papiers ? Karim va apprendre à voir plus loin que les apparences, et ce faisant entrer dans le monde des adultes, tout en nuances de gris.

L’environnement de périphérie urbaine et les rapports police/habitants n’ont rien de neuf, j’ai pourtant beaucoup apprécié ce roman pour la force de son écriture. Fanny Abadie se glisse dans la tête, dans la vie de son jeune héros, exemple type d’un adolescent qui évolue entre encadrement des adultes et environnement rude. Il n’a pas tous les codes, mais il n’est pas dupe et les intègre vite que ce soit dans le langage, le comportement, et in fine les choix d’actions. C’est ce chemin qu’il nous raconte à sa façon très orale et pourtant profonde, réfléchie. Un regard sociologique et bienveillant à la fois sur la jeunesse moyenne d’aujourd’hui, comme on aimerait en lire davantage.