Les Errantes

Saskia, Suzanne et Anne-Lise sont trois filles d’aujourd’hui, réunies dans les chambres de bonnes d’un immeuble haussmannien. Saskia peint des tableaux qui rendent « visible l’invisible », poussée par la force de la nostalgie de son pays natal. Suzanne est une gameuse reconnue dans son milieu virtuel, mais en rupture avec son père. Anne-Lise s’est volontairement éloignée de ses parents qui possèdent l’immeuble, heurtée par la vie moderne trépidante.
Rapidement, les trois jeunes filles se retrouvent confrontées à des phénomènes inexpliqués : Saskia est poursuivie par la silhouette d’une vieille femme, Suzanne voit son jeu interrompu par des visions d’horreur qui la laissent tétanisée, Anne-Lise a vécu son anniversaire dans une terreur religieuse… Poussées par les événements, elles vont s’unir et se soutenir malgré leurs différences. Dans leur quête de compréhension, une alliée inattendue survient avec des explications ; elle sera la clé de leur libération finale. Chacune pourra alors reprendre son chemin de vie.

Écrit à plusieurs voix, qui alternent selon les chapitres, le roman se construit avec une certaine densité et entremêle des histoires qu’on rapproche les unes des autres. Je m’attendais à une fusion, mais le surnaturel reste différencié, lié à chacune des héroïnes. Le point commun est ailleurs : partout et tout le temps, il s’agit de femmes, fortes, courageuses, gardiennes. Bien pensé et écrit sans fausse note, le roman joue la carte du fantastique soft et mémoriel. Très intéressant.