La plus belle robe du monde

« Pas facile de trouver un vêtement à sa juste mesure ». Ce dilemme auquel se confrontent plutôt les adolescents ou les adultes, est cette fois-ci, par la grâce de l’autrice-illustratrice japonaise Tomo Miura, celui d'une de ses héroïnes préférées : une petite fille à la bouille joufflue, toute en mimiques, en pirouettes et gesticulations, tendre et comique évocation de l’enfance.

Cette fois, la demoiselle va essayer trois jolies robes, offertes par sa sœur, sa mère et son père : las, avec une indépendance insolente, chacune va se refuser à l’affection de l’enfant qui désespère de trouver robe à sa mesure. L’animation enchantée des robes est prétexte à celle des pages, et fait naître le comique, lorsque la petite fille court dans tous les coins, tire dans tous les sens pour dompter les robes rebelles, ou doit se soumettre à la danse virevoltante d’une diabolique robe jaune brillant de mille feux.

Quand la dernière se déchire plutôt que de la suivre, la fillette, triste et en colère, massacre les trois rebelles : une pluie de lambeaux colorés tombe autour d’elle. Elle a alors l’idée lumineuse d’assembler les morceaux en un patchwork multicolore pour confectionner SA robe, idéale et qui n’ira qu’à elle. Le rire accompagne aussi la ribambelle de demoiselles en culotte mais chargées de tout l’outillage nécessaire, qui s’affairent à la confection de la plus belle des robes. L’occasion aussi pour Tomo Miura de créer de magnifiques doubles-pages riches d’animation et de couleurs.

Une fantaisie pleine d’humour, qui évoque les robes enchantées de Peau d’âne mais aussi la tradition japonaise du kimono chamarré et chatoyant comme la robe fabuleuse de notre petite héroïne.