Glovie

Glovie, dix ans et demi, habite une chambre d’hôtel avec sa mère Inna. D’origine serbe, cette dernière travaille comme serveuse de nuit dans un bar et doit faire face aux alcooliques en espérant stabiliser sa situation. Glovie vivote, invente, virevolte comme un oiseau aux ailes bridées. Elle peut compter sur la gentillesse du veilleur de l’hôtel, mais n’en veut pas car elle craint de souffrir. Malgré tout, l’amour et l’espoir sont là…

Conçu à la demande de théâtres dyonisiens, la pièce aborde tendrement les thèmes de l’immigration et de la pauvreté. Un jeune public s’attachera sans aucune difficulté à l’héroïne aux préoccupations du quotidien et à l’imagination débordante. C’est accessible, explicite mais pas simpliste. Je ne pense pas que la pièce puisse être exploitée pour être mise en scène par un groupe de jeunes, mais il sera intéressant de décortiquer son déroulé en quinze scènes habiles, et d'entamer un débat sur le sujet traité.

« Qu’est-ce que vous voulez ? Je suis obligée de raconter des bobards. Parce que la réalité, personne ne la croirait. La réalité – qu’Inna et moi on a des pouvoirs et qu’on est en transit dans ce vaisseau, obligées de vivre dans une capsule avant d’avoir la belle vie –, personne ne le croirait. Et même si je disais qu’en fait, cette capsule, c’est une chambre minuscule d’hôtel moisi et que ça fait quatre ans qu’on habite là, personne ne voudrait savoir ça. Alors je mens. Je m’invente des vies. Je me raconte des histoires. » (p. 38)