Toute seule

La Terre se réveille un matin… Toute seule !

Deux points noirs, un trait pour la bouche et voilà notre Terre humanisée alternativement heureuse puis triste de cette découverte. À la recherche d’un ami, elle se fait rabrouer par le soleil, sous prétexte qu’il est une étoile. Elle se tourne donc vers des planètes sœurs. Sœurs ? Elles ne semblent pas très empressées, et chacune – Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune – se permet une remarque désobligeante : trop mouillée, trop froide, trop bleue, trop petite, la Terre. Le jeune lecteur mettra en relation le commentaire avec ce que l’on sait des planètes, Mars est rouge, le bleu ne lui convient pas ; Jupiter ou Saturne, énormes, la regardent avec commisération ; Neptune et Pluton sont bien trop éloignées pour espérer jouer ensemble.

Faut-il se résigner ?

Ce curieux mélange d’informations sur l’univers et de récit d’émotions tient jusqu’au bout la narration. La Terre très triste vit une « catastrophe », feu d’artifice, explosions, gerbe de lumière, d’où naît la Lune, amie fidèle puisqu’elle lui est attachée et tourne autour d’elle.

L’anthropomorphisme peut amuser ou irriter mais il y a de la fantaisie dans l’écriture et une belle vitalité dans l’illustration de Scott Stuart.