Kaléidoscope

Brian Selznick écrit un « kaléidoscope » (au sens métaphorique de l’objet) de petites histoires poétiques, hermétiques en apparence. Elles finissent par composer un tout avec des personnages récurrents, deux amis : le narrateur et James. Il est question de rêves, d’école, de merveilleux, de l’univers et de mystères... la teneur philosophique n’est pas loin ! Chaque histoire est introduite par deux dessins : un fragment de kaléidoscope et des illustrations en rapport avec le texte qui suit.

Très vite, le lecteur s’interroge : qui est « je » ? Qui est James ? Je me suis fait ma petite idée, et puis non, ce n’était pas ça. En effet, les clés sont données tout en douceur à la fin. La jolie phrase certes rebattue résonne ici avec intensité : « le passé et le futur n’ont pas sens, et il n’y a pas d’autre temps que le présent » (p. 204). Écrit pendant le confinement à partir d’images qui hantaient l’auteur (une pomme, une maison…), l’ouvrage est un beau moment de littérature.